Le compositeur et pianiste renommé, Aribert Reimann, est décédé mercredi 13 mars dans sa ville d’origine, Berlin, peu après avoir célébré son 88ème anniversaire. Reconnu pour sa production musicale riche, comprenant plus de soixante-dix pièces, il se distinguait par son style ni moderne ni traditionnel, semblable à son compatriote Hans Werner Henze (1926-2012). Il avait un penchant particulier pour la voix, s’exprimant à travers de nombreux cycles de mélodies et plus importants encore, des opéras, notamment Lear, son chef-d’œuvre, qui a été monté une trentaine de fois depuis sa première représentation en 1978. Reimann aimait souligner qu’il chantait toujours en composant, qu’il écrive pour la voix ou pour d’autres instruments. En février, il avait été honoré par le prix GEMA, l’équivalent allemand de la Sacem, et en 2011, il avait reçu le prix Ernst von Siemens, souvent surnommé le Nobel de la musique.
Né à Berlin le 4 mars 1936 dans une famille de musiciens dédiée au répertoire religieux, Reimann suivit les traces de ses parents. Sa mère, contralto et enseignante de chant, se produisait souvent dans des oratorios, tandis que son père, organiste et directeur de chorale, servait à la cathédrale de la ville. Enfant, il participa en 1946 à une production de l’œuvre Celui qui dit oui de Kurt Weill au Théâtre Hebbel de Berlin. Ses premières compositions pour voix et piano datent de cette période de sa vie. Plus tard, il témoignait de l’influence de cette expérience, affirmant que vivre et ressentir la scène à 10 ans avait des répercussions durables. Il était également un grand amateur de théâtre et de poésie.
Aribert Reimann rejoint le Conservatoire de Berlin en 1955, y menant un intense programme d’étude en écriture avec Ernst Pepping et Heinz Friedrich Hartig, le piano sous la direction d’Otto Rausch, et la composition sous la houlette de Boris Blacher, sur une durée de cinq ans. En même temps, il est occupé en tant que répétiteur des chœurs à l’Opéra de Berlin. Avec la formation qu’il a reçue en accompagnant les chanteurs dans la classe de sa mère, Reimann lance sa carrière de pianiste de « lied » en 1957. À l’âge de 22 ans, il entame une collaboration avec le baryton légendaire Dietrich Fischer-Dieskau (1925-2012) et la célèbre mezzo-soprano Brigitte Fassbaender, pour qui il a écrit un cycle de mélodies basé sur des poèmes de Paul Celan en 1960.
Une année avant, son ballet « Stoffreste », basé sur une histoire de Günter Grass, a été inauguré à Essen, marquant le début de la carrière scénique de Reimann. En tant que lecteur passionné, surtout de théâtre et de poésie, le compositeur crée son premier opéra, Un Songe, basé sur un texte d’August Strindberg (1849-1912), en 1965. Bien que son prochain opéra, Melusine (1971), s’inspire d’un auteur moins connu, Yvan Goll, son succès suivant, Lear (1978), fait écho à la pièce de William Shakespeare. Il a été un énorme triomphe, en grande partie grâce à la performance de Dietrich Fischer-Dieskau dans le rôle principal, une idée proposée à Reimann par Fischer-Dieskau lui-même.
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