La réforme qui tombe à pic AV 10, c’est le nom du nouveau moteur avec lequel Motobécane espère conserver la tête du marché des cyclomoteurs lorsque sort en 1978 le modèle 51.
Le marché européen est alors pris d’assaut par la production italienne, en grande partie équipée des moteurs Minarelli à boîtes de vitesses, et les Japonais Suzuki et Yamaha s’engouffrent dans la brèche ouverte par ces « petites motos ».
L’indestructible Bleue produite par Motobécane en quatorze-millions d’exemplaires depuis 1960 peut bien afficher des performances comparables à celles de la concurrence, elle n’en présente pas moins un visage trop utilitaire pour une jeunesse désormais en quête de sensations fortes.
A défaut de rompre avec le variateur centrifuge, Motobécane abat la carte de son nouveau propulseur doté d’une admission à clapets, directement dans le carter et d’un troisième canal de transfert des gaz dans le cylindre.
Le couple et la puissance sont plus élevés.
A ce moteur plus vif, Motobécane associe des roues en alliage léger, mais la selle monoplace et le solide porte-bagage sont les appendices d’une culture profondément utilitariste.
Le miracle AV 10 se produira pourtant à la faveur d’une réforme du Code de la route qui, au début des années 1980, renvoie les cyclomoteurs à boîtes de vitesses au rang des vélomoteurs.
Le chant du cygne L’intervention du législateur relance momentanément Motobécane qui, outre son nouveau moteur AV 10, peut aussi compter sur le nouveau moteur Z à contre piston de ses 95 TT et 99 Z.
Véritable compresseur, ce dispositif procure aux deux modèles une capacité d’accélération sans commune mesure avec celle des moteurs à admission conventionnelle.
Réhabilité dans ses positions, Motobécane ne trouvera provisoirement pas d’autres concurrences que chez Peugeot avec le modèle 103 dont les ventes sont tirées par celles du 103 SP.
Au refroidissement liquide du Magnum de Motobécane, Peugeot répondra avec son SLC.
Au démarrage au kick du Motobécane, Swing répondra le Peugeot 103 RCX.
Dans ce contexte législatif qui ne tardera pas à être assoupli par un retour en grâce des boîtes de vitesses se profile l’assaut massif du scooter.
En difficulté, Motobécane devient en 1983 MBK, sous contrôle du géant japonais Yamaha.
La gamme des « mobylettes » MBK 51 est recentrée sur trois modèles : le Dakota, le Kansas et le Phénix, dont la production cessera en 2008.