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18 avril 2020 6 h 40 min

L'ergomanie : quand bosser devient une drogue

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Alcool, joints, coke, bouffe, jeu d’argent, sexe… et au rayon « Dépendances », quoi d’autre ? Travailler.
Trop.
Entre avoir trop de travail et rechercher toute occasion d’être débordé, il y une différence, parfois difficile à détecter : de la délectation morose à la perturbation de tous les domaines de la vie, il y a un monde.

Une addiction au travail Pour le workaholic, rien de pire qu’une proposition d’allégement : il s’empressera de trouver de quoi combler à nouveau le vide ainsi créé.
Il lui faut sa dose, un point c’est tout.
Il voudrait se sevrer ? Malheur, il y mettra toute l’énergie qu’il utilisait jusque là pour s’y mettre jusqu’au cou… Comme tous les dérivateurs d’angoisses, le surtravail n’est qu’un symptôme.
Qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette compulsion, qui fait s’ennuyer pendant les vacances ? Et en vouloir toujours plus, comme si l’on courait après le flash de la première prise ? D’un point de vue psy… Les psychologues parlent d’agir pour fuir son ressenti, et vu la nature de cette dépendance, elle est assez difficile à admettre : travailler permet de régler ses factures, travailler est nécessaire à la plupart des gens.

Bien loin de ce tableau pathologique, se méfier si l’on commence à trouver confortable de se plaindre de la surcharge… et que l’on répond pourtant à l’offre d’aide d’un collègue par ce genre de phrases : « Oh, j’ai assez de peine tout seul ».
Très efficace, de sous-entendre que l’autre serait un boulet supplémentaire.
« Mmmhh, ça ira vite si je le fais moi-même ».
Résultat garanti aussi : si le collègue se fait traiter d’escargot – il reviendra d’autant moins vite, comme pour donner raison.
Autre option : ne pas répondre.
Ce silence a beaucoup de significations possibles, mieux vaut ne pas chercher à savoir, peut-être.
Le déni Jamais le dépendant au travail ne dira qu’il veut garder sa drogue ! Mais peut-être qu’à la longue, ses refus réitérés lui mettront la puce à l’oreille.
Réaliser qu’on est au-delà des limites et tenter le changement est impossible tant qu’on ne reconnaît pas sa propre dépendance.