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18 avril 2020 18 h 05 min

Chronique de disque

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La musique des Tindersticks a toujours été ambitieuse, mixé ensemble la grandiloquence orchestrale des superproductions aux ambiances sombres minimalistes et enfumées du blues ou du jazz.
Les fantômes du Velvet underground, de John Barry, Nick Cave, Tom Waits et Lee Hazlewood sont quelques-uns des esprits qui viennent régulièrement hanter les compositions de ce groupe conduit par le chanteur Sturt Staples.

Celui qui marmonne plus qu’il ne chante et prononce d’une voix trop lancinante pour être naturelle, mais la magie de sa diction est immédiate.
C’est d’ailleurs ce qui fait toute la beauté de ce groupe, sa fragilité évidente aussi son déséquilibre.
Neil Fraser, le guitariste et David Boulter, le clavier sont les deux autres indéboulonnables piliers du groupe, car depuis 20 ans, la formation s’est battue contre vents et marées pour survivre.
Les épuisantes tournées, les innombrables sorties, une dizaine d’albums studio, de nombreux lives et compilations, des bandes originales de films, aussi la tentative solo de son leader, qui heureusement n’a pas abouti, mais a mis à péril, au moins pendant plusieurs années, l’existence du groupe.

De retour depuis 2008, année de leur avant-dernier CD « The Hungrys Saw », créé pour le défilé Louis Vuitton, les Tindersticks ont su se retrouver et motiver de nouvelles troupes.
Tant mieux, car ils ont toujours aimé le nombre, sur scène et en studio le trio de base est toujours soutenu, par des trompettes, des guitaristes, un bassiste et une voix féminines, c’est une certaine Mary Margaret O’Hara que l’on entend sur « Peanuts ».
Depuis, l’inspiration est revenue, aussi l’envie des valses et des rocks qui prennent en puissance, les Tindersticks n’ont rien perdu de leur jeunesse.
C’est un peu automnal, voire même hivernal comme musique, mais sans exagération, car ce n’est en aucun cas un disque suicidaire, ce sera plutôt une sublimation des rythmes tristes et des amours qui n’aboutissent pas.
Ne dit-on pas que c’est de l’absence que naissent les plus belles créations ? Dans ce cas, ce disque est une véritable renaissance.

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