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Critique du film « l'Ennemi intime »

L’histoire du film Date et lieu En 1958, à la suite de la mort d’un officier, le lieutenant Terrien est envoyé à sa place en Kabylie, alors même que le « maintien de l’ordre » est à son paroxysme.
Engagé volontaire, il débarque en Algérie tout éprise de justice, d’honneur, et des idées de respect qui ont cours en métropole.

Sur le terrain Rapidement mis au contact de ce qu’est une guerre, une vraie, il entre en conflit avec les manières de combattre de l’armée française.
Il doit en effet faire face à la torture, légitimée par la chaine de commandement, à l’utilisation du napalm alors même qu’elle est censée être réservée à la guerre, et à la rudesse des combats.
Une ombre plane Mais l’ennemi le plus dangereux encore se cache dans les interstices de cette guerre qui ne dit pas son nom.
Et insidieusement, la ligne de fracture entre victime et bourreau s’évapore pour placer tout le monde dans le même camp des vaincus.
Sa portée C’est beau, mais Dans les décors arides, magnifiques, mais hostiles, on se dit que tout peut être mon ennemi.

Chaque buisson, chaque rocher peuvent cacher un fusil au bout d’un homme, et les montagnes kabyles regorgent de ces éléments naturels.
Ainsi, on ne voit quasiment jamais les fellaghas pendant les combats.
La lutte est plutôt de garder une humanité, une sensibilité entre les corps torturés, égorgés, brulés au napalm.
Quel ennemi ? Cette Algérie, si proche, n’est pas l’ennemie intime.
L’ennemi intime, c’est celui de l’intérieur, celui qui change les hommes, qui les rend insensibles, pragmatiques, celui qui les habitue à la guerre.
L’ennemi intime, c’est celui qui fait perdre son humanité à l’individu, ou peut-être révèle en lui la pire facette de celle-ci.
À ce titre, Dupontel apparait insensible, voire cruel.
Mais le détachement dont il fait preuve semble la seule manière de ne pas devenir comme ce que devient Magimel.
Pour conclure C’est le contexte qui pèse, les éléments qui nous déterminent, c’est la faiblesse des principes et des idées devant la réalité.
C’est sur cela que compte l’ennemi intime pour phagocyter.
Ainsi, l’esthétique sèche et abrupte sert à merveille le propos de l’Ennemi intime, qui n’est pas un agréable moment, mais un excellent film au scénario signé Patrick Rotman.

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