Dès le 10e siècle, les notions d’esthétique et de beauté émergent et remplacent le caractère sacré des bouquets et les nobles s’intéressent alors à cette discipline.
Au 15e siècle, le premier traité et la première école d’Ikebana se créent.
L’art se développe alors et avec lui une certaine philosophie.
Puis au début du 20e siècle, il devient un art d’agrément et prend place dans la maison japonaise.
Le bouquet orne alors une pièce et lui donne une profondeur supplémentaire.
Probablement à cause de ses origines religieuses, l’Ikebana aborde la composition florale de manière différente.
Là où nous sommes habitués à la profusion de couleurs vives et aux arrangements chargés, l’artiste nippone se limitera à quelques fleurs agrémentées de feuilles d’apparat.
Ainsi, suivant le style classique de l’école Ikenobo, les compositions s’articuleront autour d’une, deux ou au maximum trois fleurs.
Cette simplicité révèle toute la beauté de la fleur principale mise en valeur dans un cade sobre, mais captivant.
Le travail se focalise sur l’équilibre des formes et des lumières.
Extrêmement codifiée, la composition répond donc à des critères bien précis.
Pendant la séance d’Ikebana, il se crée une atmosphère d’harmonie entre la personne et ses fleurs.
Le résultat à atteindre demande pourtant de la concentration afin d’assurer de la justesse de ses gestes.
L’intérêt de la démarche consiste en effet à donner l’illusion que la composition est naturelle.
Du coup, l’atmosphère calme qui s’installe rappelle les méditations bouddhistes et les nombreuses cérémonies japonaises profondément marquées par les concepts zens.