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10 avril 2020 0 h 25 min

La publicité repose-t-elle sur le mensonge ?

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La publicité n’informe pas, elle déforme D’un renseignement commercial partiel, orienté, voire fantaisiste (pensez aux célèbres enzymes « gloutons » des lessives prêtes à « dévorer » la saleté) la publicité prétend faire une information.
En fait, elle organise la confusion dans nos esprits afin de mieux nous manipuler, ce qui est une tentative de subversion.

Sous prétexte d’éclairer notre lanterne, elle obscurcit notre jugement.
Elle vise à créer un réflexe d’achat Pavlov (prix Nobel de médecine en 1904) agitait une clochette chaque fois qu’il donnait à manger à ses chiens.
Il lui suffisait ensuite d’agiter la clochette pour que les chiens salivent.
La publicité fait de même : elle associe un rêve à un produit afin de le rendre désirable.
Mais quand je crois acheter le rêve, je ne fais que l’acquisition d’un produit.
Le désir n’est pas le besoin La publicité nous ment quand elle nous fait croire que l’on peut combler le désir avec des objets de consommation.
«Désirer, c’est désirer le désir de l’autre» (Lacan).

L’objet ne peut jamais donner ce qu’attend le désir, il ne peut que satisfaire un besoin.
Lorsque la publicité me dit que l’objet est un médiateur indispensable entre moi et l’autre, elle me trompe.
«Pub, (…) recèles-tu ce pouvoir maléfique de persuasion que Gœbbels t’a conféré ou cette aura divinatoire que prêchent tes fans ? » (Séguéla).
Il serait abusif d’imaginer que les producteurs puissent faire avaler n’importe quoi aux consommateurs grâce à la publicité.
La publicité commerciale, comme la propagande politique, ne peut réussir seule : elle exploite des prédispositions et des situations et se combine avec de multiples facteurs.
Ce n’est pas parce que la publicité nous agace ou nous ravit qu’il faut en faire le diable ou le Bon Dieu.
Depuis qu’il existe un commerce, les marchands ont sollicité le chaland par des objets dont la valeur imaginaire dépassait largement l’utilité réelle.
Si on doit faire un reproche à la publicité ce n’est pas celui de mensonge, mais celui d’avilissement lorsqu’elle exploite systématiquement tous les mécanismes de la convoitise.