Catégories: Actualité
|
10 avril 2020 5 h 00 min

Henri michaux

Partager

Dès 1927, il publie son premier ouvrage, Qui je fus, bientôt suivi par deux « faux » journaux de voyage : Ecuador (1929) et Un barbare en Asie (1933).
La Nuit remue (1935) et Plume (1938) établiront définitivement sa notoriété.
La Seconde Guerre mondiale, durant laquelle, en raison de son statut d’étranger, il est assigné à résidence dans le Lavandou, lui inspirera de somptueux poèmes réunis dans Épreuves, exorcismes (1945).

Après la disparition tragique de son épouse brûlée vive en 1948, drame qui donnera naissance au tout aussi somptueux Nous deux encore, Michaux entreprendra des voyages en terres imaginaires, en « Grande Garabagne » ou encore « Au pays de la magie » (Ailleurs, 1948).
Au début des années cinquante, et pendant plus de dix ans, c’est le domaine des hallucinogènes qu’il explorera : la mescaline, notamment, dont il décrira les effets dans Misérable miracle (1956), L’Infini turbulent (1957), Connaissance par les gouffres (1961) et Les Grandes épreuves de l’esprit (1966).
Cette expérience, parfois poussée jusqu’aux portes du danger, il la transcrira également par la peinture, plus à même à ses yeux de rendre les effets ressentis que les mots toujours en deçà de la réalité : Émergences-Résurgences (1972) dira cette supériorité de la peinture.

Ses rêves (sans jamais avoir participé de près ou de loin au surréalisme, il aura cependant toujours été attiré par des thèmes chers à André Breton et à ses amis), de préférence « vigiles », il les consignera dans Façons d’endormi, façons d’éveillé (1969).
Moments (1973), Face à ce qui se dérobe (1975), Saisir (1979), Une voie pour l’insubordination (1980) et Poteaux d’angle (1981), alternent poèmes, aphorismes, quête mystique.
Dans ce véritable manuel de sagesse qu’est Poteaux d’angle, mélange de testament et de condensé d’une œuvre, Michaux écrit :  » Plus tu auras réussi à écrire (si tu écris), plus éloigné tu seras de l’accomplissement du pur, fort, originel désir, celui, fondamental, de ne pas laisser de trace ».
Fort heureusement pour nous, il en aura laissé de nombreuses que l’on peut à présent suivre dans les 3 tomes de ses œuvres complètes éditées par Raymond Bellour dans La Pléiade.