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Analyse et critique de Cul-de-sac de Douglas Kennedy

Résumé Cul-de-sac nous raconte l’histoire de Nick, un journaliste américain au seuil de la quarantaine, pigiste désœuvré qui végète entre divers journaux de province.
Un jour, il tombe sur une vieille carte de l’Australie qui va raviver en lui les rêves d’enfant.
L’émotion est tellement forte qu’il décide de tout quitter pour traverser l’Australie de part en part, tel un cow-boy contemporain s’élançant sous le soleil dans la poussière du bush.

Mais l’aventure va vite devenir rocambolesque.
Après avoir heurté un kangourou, il embarque une auto-stoppeuse saugrenue bien décidée à l’attirer dans sa communauté, communauté vivant isolée au milieu de nulle part dont les membres, plus extravagants les uns que les autres, semblent tous être les fruits d’une consanguinité séculaire.
Cet endroit est tellement coupé du monde, qu’il est devenu autonome, promulguant ses propres lois et suivant ses propres règles.
Véritable brouillon d’humanité, ce bourg est un piège qui se referme autour de notre aventurier, comme pour mieux le digérer, le transformer en nouveau procréateur au sein de la communauté.

Après avoir affronté des années d’une vie minable aux États-Unis, notre quadragénaire devra lutter contre les habitants du plus perdu des bleds perdus pour recouvrer sa liberté, protéger son intégrité physique et conserver sa santé mentale.
Opinion La plume de Douglas Kennedy est acerbe, vigoureuse et ne se départit jamais d’un regard ironique sur les êtres et les choses.
Cul-de-sac est un thriller envoutant, un livre plein d’émotion ou le détail le dispute à la dérision.
En pénétrant le roman, on se glisse sous la chape brûlante du climat australien et l’on suffoque dans la poussière du bush ou les odeurs incertaines des gargotes locales.
Ce roman prend aux tripes non seulement par ses descriptions réalistes qui donnent presque la nausée, mais également par le regard désabusé qu’il porte sur les choses du monde, sur tous ces choix que nous avons faits plus par dépit ou par paresse que par réel désir.
Une leçon de vie en fin de compte, qui sans se vouloir moralisatrice nous laisse haletants, isolés et à pied, comme les voyageurs solitaires que nous sommes tous, perdus sur le bas-côté d’une route qui semble mener nulle part.

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