Depuis une loi du 31 décembre 1970, le cannabis est classé parmi les stupéfiants.
Son usage, sa vente, sa culture, son transport et sa détention sont ainsi punis par la loi.
Et, si en 2006, la police ciblait davantage les vendeurs (plus de 10 000 personnes interpellées), en 2009, ce sont les usagers qui sont incriminés (plus de 120 000 arrestations).
Dans tous les cas, cela contribue à remplir les prisons.
Cette répression est-elle utile ? A-t-elle réduit la consommation et le trafic ? Avec le recul dont on dispose aujourd’hui, ce point est largement controversé.
Autoriser le cannabis Marylise Lebranchu, élue socialiste, rappelle que dépénaliser entrainerait des injustices entre ceux qui ont les moyens d’en acheter et ceux qui doivent dealer pour pouvoir en consommer.
Alors, au bout du compte, faudrait-il dépénaliser l’usage et le trafic ? Et développer la recherche médicale autour des bienfaits du chanvre ? Daniel Vaillant, élu socialiste, propose (été 2011) une vente réglementée de cannabis dans le but de mieux contrôler les produits mis sur le marché.
Le maire écologiste de Sevran, Stéphane Gatignon, ainsi qu’un policier à la retraite prénommé Serge Supersac, le rejoignent.
Un des arguments avancés est le coût de la répression: une interpellation concernant les stupéfiants s’élèverait à 3300 euros.
Au final, chaque année, ce sont 3 milliards d’euros qui « partiraient en fumée ».
Des risques sanitaires ? Les élus UMP rétorquent que fumer du cannabis amènerait à consommer des drogues plus dures par la suite, d’où la nécessité de réprimer.
Ce point de vue est contredit par une étude américaine.
En effet, sur 350 consommateurs, 26% prétendent fumer du cannabis pour éviter de consommer des drogues plus dures, 40% fumeraient pour limiter leur consommation d’alcool et 66% pour remplacer des médicaments aux effets secondaires douteux.
La chercheuse qui a mené cette étude (pour l’université de Berkeley) rapporte également que fumer du cannabis serait un protocole de traitement efficace pour combattre l’alcoolisme.
Sans compter toutes les autres études qui démontrent les bienfaits thérapeutiques du chanvre dans le cas de maladies graves (sida, sclérose en plaque, asthme…) comme lors de simples nausées, vomissements ou pertes d’appétit.
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