Le siècle dernier a vu de nouvelles formes d’art émerger : cinéma, télévision, bande dessinée… D’abord critiqués, ces médias ont fini par se faire respecter; mais un vilain petit canard subsiste, et ne parvient pas à acquérir ses lettres de noblesse : le jeu vidéo.
Biz-Art, vous avez dit Biz-Art ? Considérons l’art comme l’application d’une technique, dans une recherche d’esthétisme animée par la volonté de raconter une histoire.
Attention : raconter une histoire n’est pas nécessairement narrer un conte de fée; ce peut être aussi fait de manière très implicite.
D’une certaine façon, lorsque Beethoven nous transporte avec sa musique, on peut dire qu’il nous raconte une histoire.
Racontes-moi une histoire Concernant le jeu vidéo, il est évident que celui-ci raconte une histoire, chaque jeu a son univers, ses personnages, ses rebondissements… Mais qu’en est-il des titres abstraits, comme « Tetris » ? Et bien, c’est assez simple : chaque partie connaît ses moments de tension, ses coups d’éclat, ses fiascos… Il y a effectivement une histoire, mais générée par le jeu.
Passif ou actif ? Une œuvre peut-elle être interactive ? Non, diront certains, alors que depuis des milliers d’années, des artistes créent des chefs-d’œuvre en interaction avec leur public; les représentations théâtrales et musicales sont là pour nous le prouver.
Combien d’acteurs ont pris à partie le public, et combien de musiciens se sont laissés aller à l’improvisation, en suivant les réactions de leurs spectateurs ? Il existe des arts qui ne sont pas figés, et le jeu vidéo en fait partie.
Esthétisme et technique Que nous reste-t-il pour terminer notre démonstration ? L’esthétisme et la technique.
Graphisme, son, informatique, électronique… il est impossible de considérer que ces deux derniers points n’existent pas dans le jeu vidéo.
On a donc un média capable de raconter une histoire (interactive !), supporté par une technique et la recherche d’un esthétisme.
Vous saurez désormais quoi répondre à votre grand-mère lorsqu’elle rouspétera, en vous rappelant le temps que vous auriez pu passer à lire « Les Misérables », plutôt que de jouer au tout dernier « Mario » !