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La religion et la morale vues par Durkheim

La religion et la morale sont à l’origine indissociables La plupart des commentateurs de l’oeuvre de Durkeim ont souligné l’intérêt croissant que l’auteur a porté aux phénomènes religieux.
Ils l’ont parfois rattaché à son évolution personnelle vers un spiritualisme grandissant, ou ont évoqué « un retour du refoulé religieux » en le reportant à la mort de son père en 1896.

Dans les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912), la religion est définie comme « un système de croyances solidaires et de pratiques relatives aux choses sacrées qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, ceux qui y adhèrent ».
Le monde profane s’oppose à l’univers du sacré et celui-ci est structuré par des croyances et des rites.
Il convient aussi de remarquer que la définition durkheimienne de la religion écarte toute référence à la divinité.
Cette omission se comprend mieux si l’on relie, dans une perspective historique, religion et morale ainsi que le fait Durkheim dans l’Éducation morale (1902-1903).
En effet, à l’origine, dans les sociétés primitives, la morale et la religion sont indissociables.

La société sacralise des dieux envers lesquels le primitif a des devoirs.
Puis, progressivement, la religion et la morale vont se détacher l’une de l’autre.
La morale s’autonomise et se laïcise.
Le christianisme : une étape intermédiaire de la laïcisation Dans ce processus historique, le christianisme constitue une étape intermédiaire dans la mesure où il énonce les devoirs envers Dieu et envers les hommes.
La morale laïque, chérie par Durkheim, doit devenir complètement autonome vis-à-vis de la religion et ne poser des devoirs qu’envers la société et les autres hommes.
La morale civique s’ordonne autour de trois principes : L’esprit de discipline, L’attachement au groupe, L’autonomie de la volonté.
Les deux premières notions correspondent aux variables de la régulation et de l’intégration.
Quant à l’autonomie de la volonté, elle n’est en réalité que « la libre acceptation » individuelle des deux premiers préceptes de la morale.
Pour l’auteur, il n’existe pas de contradiction dans cette morale fondée à la fois sur l’amour de la société et le respect de l’individu, car « en voulant la société, l’individu se veut lui-même ».

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