Le président Barack Obama va s’investir directement dans la campagne d’Hillary Clinton pour l’élection de novembre: ils seront ensemble mardi en Caroline du Nord pour défendre une Amérique unie, tandis que l’avance de la démocrate sur son rival républicain semble s’amenuiser.
« A Charlotte, le président Obama et Hillary Clinton vont parler de la façon de s’appuyer sur les progrès que nous avons effectués et sur leur vision pour une Amérique qui est plus forte en étant unie », a expliqué mercredi l’équipe de campagne de la candidate dans un communiqué.
Ce sera leur première apparition ensemble durant cette campagne. Un rendez-vous prévu dans le Wisconsin le 15 juin avait été annulé après la fusillade la plus meurtrière de l’histoire du pays survenue à Orlando.
M. Obama était sorti de sa réserve le 9 juin pour soutenir officiellement Hillary Clinton, après s’être employé pendant des mois à ne pas divulguer quel candidat des primaires avait sa préférence.
« Je suis avec elle, je suis impatient de faire campagne avec Hillary », avait lancé M. Obama dans une vidéo. « Je pense qu’il n’y a jamais eu de candidat aussi qualifié pour ce poste », avait poursuivi le 44e président des Etats-Unis, qui avait battu Mme Clinton lors des primaires démocrates en 2008.
La Caroline du Nord fait partie de la dizaine de « swing states », des Etats cruciaux car ils peuvent basculer côté républicain ou démocrate et qui devraient donc décider de l’issue de l’élection du 8 novembre.
Barack Obama a remporté cet Etat avec moins d’un demi point de pourcentage d’écart face au républicain John McCain en 2008. Quatre ans plus tard, Mitt Romney lui a ravi la victoire de deux points.
– ‘Campagne mesquine’ –
Cette apparition du président Obama et de l’ancienne Première dame va intervenir alors que le sénateur du Vermont Bernie Sanders refuse de jeter l’éponge. Mme Clinton a pourtant obtenu la majorité des délégués nécessaire pour emporter l’investiture démocrate à la convention de Philadelphie, du 25 au 28 juillet.
Elle porte d’ailleurs déjà toute son attention sur le scrutin de novembre où elle affrontera le milliardaire Donald Trump.
Un duel qui se déroule dans une atmosphère de plus en plus nauséabonde.
« Les électeurs se retrouvent emportés dans une campagne mesquine et de politique de terre brûlée entre deux candidats qu’ils n’aiment pas. Et ils ne pensent pas que l’un ou l’autre des candidats fera un bon président », a commenté Tim Malloy, directeur adjoint de l’institut de sondages Quinnipiac.
Sa toute dernière enquête d’opinions, publiée mercredi, attribue 42% des intentions de vote à Mme Clinton, tandis que M. Trump est crédité de 40%.
Les 18% restants sont partagés entre ceux qui veulent voter pour un autre candidat (6%), s’abstenir (5%) ou sont indécis (7%).
L’avance de la démocrate s’est amoindrie depuis le dernier sondage Quinnipiac du 1er juin: elle devançait alors son concurrent de quatre points.
C’est également beaucoup plus serré que ne le laissait entendre dimanche un sondage d’ABC News/Washington Post où elle caracolait avec 12 points d’écart, profitant de récents cahots dans la campagne Trump.
Le sondage Quinnipiac, réalisé auprès de 1.610 électeurs, montre surtout que 61% des personnes interrogées pensent que l’élection 2016 « a accru le niveau de haine et de préjugés aux Etats-Unis ».
Pour les deux-tiers d’entre elles, la responsabilité en revient au camp Trump, contre 16% à celui de Clinton.
L’homme d’affaires a multiplié les déclarations incendiaires dès le début de sa campagne en juin 2015, appelant notamment à interdire aux musulmans d’entrer aux Etats-Unis ou en qualifiant les Mexicains de « violeurs » et de « criminels ».
Pour 58% des personnes interrogées, l’ex-secrétaire d’Etat de Barack Obama est mieux préparée pour la fonction présidentielle que Donald Trump, qui n’obtient que 33% d’opinions favorables en la matière.
Le gourou américain de la statistique électorale Nate Silver –qui a prédit correctement les résultats des 50 Etats en 2012– a estimé mercredi que Hillary Clinton était largement favorite.
« Elle bénéficie d’une avance de sept points, peut-être dix points, dans la seconde mi-temps » de la campagne, a-t-il déclaré sur ABC. « La partie de foot n’est pas encore terminée mais elle est devant dans presque tous les sondages, tous les Etats clés, tous les sondages nationaux ».
Avec AFP
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