Catégories: Economie
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1 novembre 2024 15 h 47 min

Europe lance constellation Iris²

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Priorisant sa souveraineté, l’Europe cherche à devenir indépendante face au GPS Américain en lançant son propre système de radionavigation, Galileo, en service depuis 2016. La prochaine étape consiste à créer son propre réseau d’Internet à haut débit via une constellation de satellites, afin d’éviter la dépendance sur les réseaux de Starlink d’Elon Musk et de Kuiper de Jeff Bezos, des milliardaires américains.

En novembre 2022, le projet Iris² a été lancé sous l’impulsion de Thierry Breton, alors commissaire européen à l’industrie. Iris², qui est un acronyme d’infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite, devrait coûter environ 10 milliards d’euros, avec la participation des grands acteurs du secteur spatial.

Le mercredi 30 octobre, une avancée a été réalisée grâce à l’attribution de la concession au groupe SpaceRISE, qui regroupe trois opérateurs de satellites : Eutelsat (Français), SES (Luxembourgeois) et Hispasat (Espagnol). Ce groupe travaillera avec les constructeurs de satellites Thales Alenia Space, OHB et Airbus Defence and Space, les groupes de télécommunications Telespazio, Deutsche Telekom, Orange, Hisdesat et Thales SIX (spécialisé dans les systèmes d’information sécurisée pour la défense).

La signature du contrat de concession est prévue avant la fin décembre. Dans ce partenariat public-privé, la Commission prévoit « l’acquisition d’un système de plus de 290 satellites sur différentes orbites et le segment sol associé pour fournir des services gouvernementaux d’ici 2030 tout en offrant des services commerciaux ».

Cependant, des divergences existent entre la France et l’Allemagne sur ce sujet.

Starlink a prouvé l’importance cruciale d’une communication spatiale lors de l’offensive russe en Ukraine, qui a commencé le 24 février 2022, notamment en cas de panne des liaisons terrestres ou d’attaques informatiques. En revanche, Iris² se différentie de Starlink ou Kuiper par son nombre restreint de satellites, seulement quelques centaines par rapport aux milliers des concurrents, évitant ainsi une saturation de l’espace sur 300 à 1 200 kilomètres. Ces dispositifs, de la taille d’une boîte à chaussures, pourraient évoluer de l’orbite basse vers le géostationnaire, soit 36 000 kilomètres au-dessus de la Terre. L’objectif pour les Vingt-Sept est donc d’instaurer des connexions sécurisées, principalement destinées à un usage militaire. Cette future constellation assurera également un accès internet à haut débit dans les régions reculées sans connexion. Un peu plus de 36% de cet article reste à découvrir pour les abonnés uniquement.