Est-ce que l’économie européenne donne des indications de reprise ? Selon les statistiques d’Eurostat publiées le 30 octobre, la Zone Euro affiche une croissance de 0,4 % pour le troisième trimestre, un chiffre légèrement plus élevé que prévu. L’Allemagne, considérée comme le maillon faible actuel, enregistre une légère hausse de 0,2%, notamment grâce à la dépense des ménages. La France (0,4%) et particulièrement l’Espagne (0,8%) montrent également des résultats positifs.
Cependant, ces données peuvent s’avérer trompeuses. Riccardo Marcelli Fabiani, du groupe d’études Oxford Economics, avertit qu’il ne faut pas voir cette légère amélioration du troisième trimestre comme le prémices d’une solide accélération. La croissance allemande pour le troisième trimestre est plus forte que prévue, mais elle a été en revanche réajustée à la baisse pour le deuxième trimestre, de -0,1% à -0,3%. Le pays le plus influent d’Europe continue de stagner, avec trois des six derniers trimestres présentant une baisse du produit intérieur brut (PIB).
Des nuances doivent également être apportées concernant la France. La croissance du troisième trimestre a été artificiellement gonflée par une stratégie comptable nationale, qui inclus tous les droits de télévision et les ventes de billets pour les Jeux Olympiques et Paralympiques dans cette période. Cet effet comptable disparaitra au quatrième trimestre, réduisant par conséquent la croissance.
On doit faire preuve de prudence en raison d’une autre raison notable : l’économie irlandaise a connu une remarquable augmentation de 2 % uniquement au troisième trimestre. Pourtant ce chiffre n’a pas beaucoup de pertinence. Le PIB du pays, qui ne compte que cinq millions de résidents, est particulièrement instable, à l’image de la dépendance du pays aux moyens d’enregistrement des profits européens par quelques multinationales américaines. De cette façon, ils concentrent de manière artificielle leurs mouvements financiers.
Si l’on exclut l’Irlande et la France, selon les calculs du cabinet Capital Economics, la croissance de la zone euro est de 0,3 %, bien que légèrement au-dessus des 0,2 % du trimestre précédent, elle indique toujours une situation économique médiocre. Le 28 octobre, Klaas Knot, gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas, a fait une comparaison amusante avec le temps peu clément aux Pays-Bas : « La situation est comparable à la météo à Amsterdam en octobre : pas terrible mais pas aussi pire que ce que l’on entend dire ». En somme, la croissance est sur le point de réaliser la prévision de la Commission européenne de 0,8 % pour cette année.
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