Un coup publicitaire important à moindres coûts a été proposé par la maison d’édition Fayard, une filiale de Hachette Livre, pour le futur livre de Jordan Bardella, le président du Rassemblement National. Cependant, cette campagne de publicité n’aura pas de place dans les gares françaises. Mediatransports, la société qui gère les affichages publicitaires dans les gares SNCF et le métro parisien, a reçu l’image de la campagne avant de décider le 28 octobre. Le projet de Fayard était de mettre en évidence, sur un espace de 4 mètres par 3, la couverture du livre – un portrait de Bardella avec le titre de l’ouvrage, « Ce que je cherche ».
En respectant ses conditions de vente générales, Mediatransports a rejeté la proposition qui venait d’une filiale du leader de l’édition en France, maintenant détenue par le milliardaire Vincent Bolloré. « Nous considérons que cette campagne a une nature politique, étant donné que Jordan Bardella est un député européen et président du Rassemblement National », a déclaré Mediatransports. Ils ont noté que le titre du livre indique qu’il n’est pas seulement une autobiographie. Par conséquent, l’entreprise doit respecter un principe de neutralité politique et religieuse à cause de ses obligations de service public.
SUD-Rail s’est préventivement opposé à ce plan de grande campagne d’affichage, qui devait être mis en œuvre dans 67 gares à Paris et en Ile-de-France, ainsi que dans 43 grandes gares d’autres régions, entre le 25 novembre et le 17 décembre. En octobre, le syndicat avait rappelé que le parti d’extrême droite avait été fondé par des membres des Waffen-SS, des collaborateurs du régime de Vichy et des membres de l’OAS (Organisation Armée Secrète, pro-Algérie française).
Secrètement mis au point par M. Bardella, son ouvrage est prévu pour une diffusion massive le 9 novembre, avec un tirage de 150 000 exemplaires. Il a exprimé son indignation profonde et exigé de la SNCF, qui détient Médiatransports conjointement avec la RATP, qu’elle révoque cette censure inacceptable qui enfreint son obligation de neutralité. Cependant, Mediatransports a déclaré que les autres éditeurs de livres politiques évitent généralement de lancer de telles campagnes publicitaires, sachant bien qu’elles ne respecteront pas les conditions de vente de l’entreprise. Fayard a néanmoins tenté de se frayer un chemin malgré le rejet prévisible du projet, créant ainsi du tapage. Il reste encore 13,49% de cet article à lire, la suite étant accessible uniquement aux abonnés.
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