Le gouvernement reste ferme sur sa position. Il envisage de tripler la taxe sur le transport aérien et a même proposé un amendement en ce sens au projet de budget pour 2025, qui augmentera la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) – la célèbre « taxe Chirac » – dans le but de collecter 1 milliard d’euros d’ici 2025. Cette TSBA s’appliquera à tous les vols partant de la France.
Sur le milliard prévu, pas moins de 850 millions d’euros seront prélevés sur les compagnies aériennes françaises régulières. « C’est énorme », s’insurge-t-on chez Air France. Le groupe devra verser pas moins de 300 millions d’euros, soit 30 % du montant total. Il préférerait une suspension des taxes, car « 2024 sera moins prospère que 2023 », et souhaiterait augmenter sa marge pour rembourser une dette nette estimée entre 7 et 8 milliards d’euros.
« Il faut s’attendre au pire », prévient de son côté Christine Ourmières-Widener, nouvelle présidente d’Air Caraïbes et de French Bee, les deux compagnies du groupe Dubreuil. L’impact financier sera de « près de 25 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 1 milliard ». Au total, « presque un tiers des profits » de la compagnie seront évaporés.
Le président du conseil d’administration d’Air Corsica, Pierre Muracciole, se plaint de l’impact significatif des taxes sur l’industrie aérienne. D’après ses estimations, les taxes déjà perçues par le gouvernement comptent pour 12 % du chiffre d’affaires d’une compagnie aérienne. Par ailleurs, il signale une inclination à l’augmentation de ces taxes, prévoyant pour sa propre compagnie une augmentation de 5 à 15 millions d’euros par an. Les opérateurs de jets privés, quant à eux, devront payer 150 millions d’euros supplémentaires, notamment via un prélèvement de 3 000 euros par passager.
Parallèlement, les complications opérationnelles persistent. Le secteur n’est pas dans une position optimale, en particulier pour des entreprises comme Air Caraïbes et French Bee. Leur directrice générale mentionne diverses difficultés logistiques qui affectent son entreprise, y compris la chaîne d’approvisionnement de l’industrie aéronautique qui peine à se remettre de la pandémie de Covid-19.
En addition, Air France anticipe des défis majeurs pour 2024. Selon eux, en dépit d’une année 2023 positive, l’année suivante sera plus difficile. Ceci est dû à des facteurs tels que les tensions géopolitiques, incluant la prolongation de la guerre en Ukraine et le conflit au Moyen-Orient, ainsi que l’impact économique négatif important des Jeux olympiques de Paris, estimé à 200 millions d’euros.
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