Bien que cela puisse paraître surréaliste, la CGT-BNF s’est inquiétée, dans deux brochures publiées les 8 et 22 octobre, qu’il soit question de vendre ou de louer la tour 2 de la Bibliothèque nationale de France (BNF). Selon le syndicat, c’est un moyen d’obtenir des fonds supplémentaires pour l’institution lors du transfert des collections vers le nouveau centre de conservation qui ouvrira à Amiens.
Peu de personnes sont au courant, mais cette proposition avait été sérieusement considérée par le Conseil de l’immobilier de l’Etat (CIE), qui avait publié une opinion à ce sujet le 4 mars 2021. Cela prouve que cette option avait sûrement été discutée par l’ancienne direction de l’établissement. Le document stipulait que « la BNF envisage de louer à des parties tierces les espaces supplémentaires de la bibliothèque François-Mitterrand ». Il précisait également que la rénovation et la libération totale d’une tour coûteraient 105 millions d’euros, pour une estimation de la valeur à 8,5 millions d’euros par an.
Le CIE regardait ce projet avec prudence, notant son « risque financier significatif », le rendement sur investissement étant estimé à au moins seize ans. De plus, il n’était pas sûr que cette opération respecte la loi budgétaire, car elle visait à « valoriser » un bien de l’Etat « mis à la disposition de l’opérateur, sans lien avec son activité », dans le but de « générer des revenus supplémentaires ».
Le président nouvellement instauré de la BNF, Gilles Pécout, un historien expert dans l’histoire de l’Italie du XIXe siècle, qui a pris la succession de Laurence Engel le 18 avril, a finalement mis une fin à la controverse. Il a expressément déclaré au quotidien Le Monde le 24 octobre : « Je m’engage formellement à ne céder, vendre ou louer ni la tour T2 ni aucune autre zone de la bibliothèque François-Mitterrand à des parties ou des intérêts privés. »
En temps de coupe budgétaire
Il nie avoir eu connaissance d’une assemblée en mai au cours de laquelle un membre de la direction avait suggéré la vente ou la location de la tour 2 devant une dizaine d’individus. Ce qui avait contribué à l’essor de cette rumeur durant tout l’été.
Par conséquent, les quatre tours emblématiques symbolisant quatre livres ouverts conçus par l’architecte Dominique Perrault conserveront leur fonction originelle. Depuis 1995, elles accueillent des millions de livres et des centaines d’employés de la BNF, répartis sur sept étages de bureaux protégés par des jalousies de bois mobiles et onze étages de dépôts. Toutefois, Gilles Pécout n’exclut pas des locations occasionnelles pour le mécénat, « tant qu’elles ne dégradent pas l’image de la BNF », une pratique déjà mise en œuvre pour la salle Ovale de la bibliothèque Richelieu.
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Les pièces forgées se caractérisent par un fibrage suivant leur géométrie, à l’instar du grain du bois.