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Marseille : croisières critiquées, économie incertaine

Secteur de la croisière à Marseille envisage un total de 590 escales, accueillant environ 2,5 millions de voyageurs en 2024. Même si ces chiffres représentent une légère baisse par rapport à l’année record de 2023, qui comptait 626 escales, ils illustrent la contribution économique substantielle du tourisme, un facteur qui provoque fréquemment des désaccords animés localement.

Pendant les derniers week-ends d’octobre, similaires à ceux d’avril et mai, on pouvait apercevoir les formes imposantes des grands navires de croisière alignés au pied des quartiers du nord de la ville. Les cinq quais réservés aux navires pouvant accueillir plus de 3000 passagers étaient tous occupés à quai au terminal des croisières. En incluant un ou deux navires plus petits amarrés près du Vieux-Port, les pics de passagers de croisière dans le grand port maritime de Marseille pouvaient atteindre 18 000 personnes.

Jean-François Suhas, président du conseil de développement du grand port maritime de Marseille et du club de la croisière de Marseille jusqu’en 2025, remarque que des compagnies de navigation européennes telles que MSC ou Costa apprécient toujours autant faire escale à Marseille et connaissent les spécificités de notre port. Cependant, il note que nous avons perdu quelques navires américains en 2024, ce qui représentera une perte d’environ 150 000 passagers pour l’année.

Suhas, qui travaille aussi comme pilote de navire, attribue cette baisse d’affection directement aux actions des adversaires du secteur de la croisière. Il explique que les armateurs américains perçoivent la couverture médiatique de leur présence à Marseille comme un signe qu’ils ne sont pas les bienvenus. Lorsqu’ils en ont l’opportunité, ils choisissent de passer outre Marseille, souvent leur seule escale française entre l’Espagne et l’Italie.

En tête des incidents qui tempèrent l’excitation des commanditaires, Jean-François Suhas met en avant les interventions radicales de Stop Croisières. Ce groupe militant œuvre pour la cessation d’un secteur économique qu’il juge profiter majoritairement aux entreprises de croisières aux dépens des habitants locaux et de l’environnement.

Le 21 septembre, près d’une vingtaine de leurs militants, soutenus par le collectif Extinction Rebellion, ont barré l’entrée nord du port dès l’aube avec une flottille de kayaks. Ils ont réussi à obstruer l’accès à trois bateaux de croisière pendant plus de trois heures avant d’être appréhendés. Cette action a suscité beaucoup de frustration parmi les supporters des croisières, notamment le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance), mais a eu l’appui total de Sébastien Barles (EELV), le conseiller municipal en charge de la transition écologique, via une publication sur le réseau social X.

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