La comparaison est sévère. Le matin du jeudi 24 octobre, Renault, une entreprise de construction qui existe depuis plus d’un siècle, se réjouit de l’élan favorable de ses ventes de voitures, qui lui ont permis de réaliser un chiffre d’affaires de 10,7 milliards d’euros pour le troisième trimestre 2024, soit une augmentation de 1,8% par rapport à la même période en 2023. Quelques heures auparavant, son concurrent américain, Tesla, fondé en 2003, avait annoncé un chiffre d’affaires trimestriel de 25,2 milliards de dollars (soit 23 milliards d’euros), en hausse de 8%.
En un peu plus de deux décennies, la start-up américaine dirigée par Elon Musk est devenue un grand constructeur, capable de vendre près de deux millions de voitures par an avec seulement quatre modèles électriques. Il affiche également une marge bénéficiaire bien supérieure à celle de ses concurrents européens. En conséquence, la valeur boursière de Tesla est de 670 milliards de dollars, soit soixante fois plus que celle de Renault.
Contre toute attente, le dernier modèle de Tesla, le Cybertruck, un utilitaire futuriste et terrifiant, a stimulé les ventes. Selon Bloomberg, il en aurait livré près de 27 000 aux États-Unis depuis sa sortie à la fin de 2023. Son activité de stockage d’électricité se porte bien, tout comme la vente de crédits carbone à ses concurrents.
Mais ce que tout le monde attendait avec impatience, c’était l’agenda de M. Musk pour 2025. Ce conteur d’histoires, qu’elles soient vraies ou fausses, en a beaucoup en réserve. Et on n’a pas été déçu. En 2025, Tesla promet de vendre 30 % de voitures en plus et d’être l’entreprise la plus valable du monde (cinq fois plus qu’aujourd’hui). Le Texas et la Californie seront les premiers à voir circuler des taxis sans conducteur, volant ou pédale.
En produisant des millions de Cybercab robots-taxis, la société va dépasser Uber. De plus, en 2025, M. Musk occupera un poste ministériel dans le gouvernement de Trump, dirigeant le futur « département de l’efficacité gouvernementale ». C’est une idée qu’il fait apprécier à son protégé qu’il soutient financièrement, même en essayant d’acheter les votes des électeurs. Sa première action? Simplifier les procédures d’autorisation des véhicules autonomes, commençant par les siens. L’extravagance de l’entrepreneur américain le plus brillant de son époque ne connaît aucune frontière. Cela le ruinera. En attendant, il continue de captiver Wall Street et toute l’Amérique.
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