La fédération France Chimie, qui représente les entreprises du domaine chimique, a exprimé ses craintes pour l’avenir de l’emploi en France, estimant une perte potentielle de 15 000 postes d’ici trois ans. Les chiffres de l’année écoulée indiquent une augmentation des faillites d’entreprises, atteignant 66 000 cas, une situation particulièrement préoccupante pour les PME de plus de 50 employés dans les secteurs de l’automobile et de la construction. Parallèlement, Airbus a dévoilé des plans pour couper 2 500 postes dans son département de production de satellites, une entité de leur division défense et espace qui emploie 35 000 personnes.
Ceci survient alors que le gouvernement Barnier présente son projet de loi de finances pour 2025 dans l’espoir de trouver 60 milliards d’euros d’économies pour réduire le déficit public à 5 %, contre 6,1 % actuellement. Le contexte industriel pour la France est difficile, avec une baisse de la demande nationale et européenne, la pression concurrentielle des États-Unis et de la Chine, et le coût élevé de l’énergie entravant la compétitivité du pays. De nombreux secteurs connaissent des difficultés depuis le début de l’année.
La CGT, par l’intermédiaire de sa secrétaire générale, Sophie Binet, a fait part de ses préoccupations face à cette situation industrielle alarmante le 18 octobre. Elle a révélé que 180 plans de licenciement étaient en cours dans différents secteurs (automobile, chimie, verrerie, etc.) et qu’à peu près 100 000 travailleurs étaient directement ou indirectement touchés.
Marc Ferracci, le nouveau ministre de l’industrie, tente de rassurer en indiquant que le budget, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 21 octobre, peut évoluer au cours des discussions parlementaires. Cependant, les industriels ne sont pas convaincus par ce discours. Ils sont particulièrement inquiets pour le crédit d’impôt recherche, qui est actuellement épargné par le gouvernement mais pourrait être réduit ou même supprimé par l’opposition parlementaire.
Le budget pour 2025 présente également plusieurs réformes fiscales qui ne plaisent pas aux secteurs industriels. C’est notamment le cas de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, qui passera de 25% à 30% pour les 440 grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros. Cette hausse, décrite comme temporaire par le gouvernement, devrait rapporter 8 milliards d’euros en 2025 et 4 milliards en 2026.
Les industriels craignent une violation de la promesse d’Emmanuel Macron faite en 2017 d’assurer la stabilité fiscale pour les entreprises. Les discussions préliminaires qui ont débuté le mercredi 16 octobre dans la commission financière de l’Assemblée nationale ont révélé que l’opposition était prête à augmenter le coût. Les entreprises s’inquiètent que les mesures temporaires se prolongent et que leur impact ne soit pas seulement ressenti par les grandes entreprises, mais aussi par toute la chaîne de valeur. Alexandre Saubot, le président de France Industrie, l’entité qui représente les secteurs industriels en France, avertit que même si seuls les grands groupes sont concernés, cela affectera également les plus petits sous-traitants, car leur volume de commandes diminuera. Le reste de l’article est uniquement accessible aux abonnés.
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