Bruno et Chantal Simon vivent sur une pittoresque ferme nichée dans une colline surplombant la Loire, entourée de prairies verdoyantes. Le paysage de cette ferme, située à Denée (une petite commune rurale de 1 400 âmes), à 20 km au sud-ouest d’Angers, dans le Maine-et-Loire, est tout simplement enchanteur. Cependant, cette tranquillité est trompeuse, car la ferme est récemment devenue le centre d’une révolte rurale.
En septembre dernier, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural des Pays de la Loire (Safer) a décidé d’attribuer les 170 hectares de terres laissées inoccupées par le couple Simon à leurs voisins, des agriculteurs bien enracinés dans la communauté. Cette décision a suscité la colère de quatre jeunes candidats qui espéraient reprendre l’exploitation agricole.
De nombreux acteurs du milieu agricole, tels que la Confédération paysanne et des groupements d’agriculteurs bio, y ont vu l’influence de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), qui tend à favoriser l’agriculture classique et qui représente la moitié des membres du conseil d’administration de la Safer régionale.
Le dossier a rapidement pris une tournure politique, à seulement quatre mois des élections dans les chambres d’agriculture. La question de la transmission des exploitations agricoles et de l’installation des jeunes agriculteurs est un enjeu crucial pour l’agriculture française, surtout en ce moment où le nombre de fermes est passé de 490 000 en 2010 à moins de 390 000 en 2020, selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
Les quatre jeunes délaissés par la Safer, dont les âges se situent entre 28 et 32 ans, envisageaient de combiner l’élevage en lactation et la vente directe, la culture de céréales et le maraîchage biologique, ainsi que la boulangerie pour la fabrication du pain. Bien que leur projet soit dans la vague actuelle, la Safer l’a jugé « pas assez développé » et a ignoré les qualifications des intéressés, parmi lesquels se trouvent deux ingénieurs agronomes, une conseillère d’une coopérative agricole et une coordinatrice d’un centre initiative pour la promotion de l’agriculture et de la ruralité.
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Grâce à leur puissance en tant que spécialistes, ils ont réussi une levée de fonds exceptionnelle (value 685 000 euros provenant de 270 individus enthousiastes en moins d’un mois) et ont réussi à persuader le Crédit Agricole de leur accorder un prêt de 400 000 euros. Le Conservatoire des Espaces Naturels des Pays de la Loire s’est également engagé à acquérir une quarantaine d’hectares situés en zone inondable pour faciliter leur projet.
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