La célèbre petite boîte jaune sera finalement placée sous la direction américaine. En dépit de l’opposition récente à ce projet, Sanofi a réaffirmé sa volonté de confier la gestion de sa filiale de médication en vente libre au fonds d’investissement CD&R. Le géant pharmaceutique a déclaré, le lundi 21 octobre, qu’il avait initié des discussions exclusives avec le fonds américain en vue de lui vendre 50 % d’Opella, sa branche dédiée à la santé grand public, comprenant notamment le Doliprane. L’Etat français deviendra part minoritaire de la société avec un investissement de 100 à 150 millions d’euros, soit 1 à 2 % du capital, via l’organisme public Bpifrance. Cet investissement donnera à l’Etat un siège au conseil d’administration d’Opella. À Bercy, la conclusion de cet accord unique, qui répond à toutes les exigences posées par l’Etat, notamment en termes de production et d’emploi en France, est accueillie avec satisfaction – des sanctions financières étant prévues en cas de non-respect des engagements.
Le laboratoire de santé française, Sanofi, a indiqué que l’offre de CD&R est « définitive et entièrement financée ». Il gardera donc 48% des parts de sa filiale. La décision a été approuvée par le conseil d’administration de Sanofi, dirigé par Frédéric Oudéa, lors d’une réunion le dimanche 20 octobre. La transaction, qui valorise Opella à environ 16 milliards d’euros, devrait être conclue au plus tôt au deuxième trimestre de 2025. La nouvelle de cette décision n’a pas été une surprise. Il y a dix jours, le groupe avait indiqué qu’il avait décidé de continuer les négociations avec le fonds d’investissement américain CD&R, éliminant ainsi le dernier concurrent pour l’achat, le consortium dirigé par le français PAI Partners.
L’organisation dirigée par les français a fait une dernière tentative le jeudi 17 octobre en présentant une nouvelle offre, ajoutant 200 millions d’euros à leur offre précédente. Cependant, cela n’a pas réussi. Au lieu de convaincre le conseil d’administration de Sanofi, cette offre spontanée a reçu une réponse très négative du laboratoire, laissant peu d’espoir à PAI Partners de rentrer dans la compétition.
Il y avait une série de garanties et de pénalités.
Cependant, le rôle joué par le gouvernement reste obscur. Dans le milieu de la révolte provoquée par l’abandon d’Opella, l’administration avait tenté de stabiliser les choses. Le 14 octobre, le responsable des finances, Antoine Armand, a formulé, lors d’une visite à l’usine Lisieux (Calvados), l’une des principales centres de production du Doliprane en France, que la transaction de l’entreprise serait conditionnée par la signature d’un accord à trois parties, n’écartant pas, en fin de compte, la possibilité d’interdire la vente si Sanofi et CD&R refusent de se soumettre aux demandes du gouvernement.
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