Les coûts du petit déjeuner ont considérablement augmenté, touchant même les amateurs de douceurs. Les prix des produits tels que le jus d’orange, le café, le chocolat, et le beurre ont monté en flèche. Un exemple récent de cette hausse drastique des prix est l’explosion du contrat à terme sur le jus d’orange concentré congelé, qui a franchi le seuil des 5 dollars (4,60 euros) la livre le mercredi 16 octobre. L’impact de l’ouragan Milton a exacerbé la situation du marché, avec des prévisions d’une récolte d’agrumes en Floride encore plus maigre que prévu. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le prix de ce produit riche en vitamine C a été multiplié par cinq. Le jus d’orange vaut désormais son pesant d’or, une comparaison d’autant plus impressionnante que le prix de l’or a atteint un record le vendredi 18 octobre, dépassant les 2 710 dollars l’once.
Le coût des graines de café est également alarmant. À la fin du mois de septembre, une tonne de robusta, une variété généralement moins appréciée, s’est vendue à Londres pour près de 5 500 dollars, un record jamais atteint depuis l’introduction de cette variété de café sur le marché. Ce phénomène menace de réduire l’écart de prix avec l’arabica, une variété supérieure, dont le prix commence aussi à augmenter, atteignant des niveaux qu’on n’avait pas vu depuis treize ans.
Pour comprendre la récente hausse des prix du café, il est nécessaire d’examiner attentivement les bulletins météorologiques réguliers. Le Brésil, premier producteur mondial de café, a été touché par une sécheresse sévère, entraînant de nombreux incendies et rendant les conditions inappropriées pour les plantations. Cela a conduit à une sombre prévision pour la récolte du précieux grain noir. De même, on prévoit une baisse de la production de robusta, principalement cultivé au Vietnam, pays qui a aussi été affecté par des vagues de chaleur et une pénurie d’eau.
Cela a posé un défi particulier pour les chaînes de cafés. Toutefois, la situation s’est quelque peu améliorée au début d’octobre avec l’annonce de pluies attendues au Brésil, ce qui a légèrement fait baisser les cours de l’arabica et du robusta. Un autre facteur important est la proposition de la Commission européenne de décaler d’un an, jusqu’à fin 2025, l’application de la loi visant à interdire la déforestation. Cette loi empêcherait la commercialisation dans l’Union européenne de produits provenant de terres défrichées après fin 2020. Le café, tout comme le cacao, l’huile de palme et le soja, serait directement concerné par cette réglementation.
Au-delà de ce que les analystes présentent comme raisons, la spéculation est le principal moteur de cette frénésie. Les investisseurs de la Bourse, avec leur influence instable, créent un chaos dans le monde du café. C’est un dilemme pour les chaînes de cafés, y compris le Columbus Café français. « Le prix de l’arabica a grimpé de 180 % en six mois. Nous augmentons nos prix de 3 % à 4 % chaque année pour maintenir nos produits abordables et nous essayons d’équilibrer les augmentations avec des contrats d’achat », déclare Nicolas Riché, dirigeant de Wagram Food Service, propriétaire de la marque. Une autre stratégie consiste à promouvoir le chaï ou le matcha. C’est une alternative pour s’abstenir de prendre la pause-café traditionnelle.
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