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La Suède envisage de renoncer à son surplus budgétaire

Alors que certains pays, comme la France, mettent en place des coupes budgétaires sévères pour tenter de contrecarrer un déficit public toujours croissant, la Suède opte pour une stratégie opposée. Le 17 octobre, six des huit partis politiques représentés au parlement suédois, y compris la majorité composée par les conservateurs, les chrétiens-démocrates, les Libéraux et les Démocrates de Suède (extrême droite), de même que les sociaux-démocrates et les centristes de l’opposition, ont annoncé leur intention de supprimer définitivement l’« objectif de l’excédent budgétaire ». Cette mesure avait été adoptée il y a vingt-cinq ans, à la suite de la crise économique et financière qui avait frappé le royaume au début des années 1990.

Conformément à cette loi, le gouvernement suédois, indépendamment de son orientation politique, doit présenter un budget excédentaire de 0,33 % du produit intérieur brut (PIB). Une procédure complémentaire oblige les partis au pouvoir à maintenir la dette publique en dessous de 35 % du PIB à moyen terme. En 2023, cette dette représentait 31,5 % du PIB, un des taux les plus bas de l’Union européenne.

A titre de rappel, en 1996, le déficit public s’élevait à 11 % du PIB et la dette publique avait grimpé à près de 70 % du PIB, contre 37,8 % six ans plus tôt. Depuis 1999, les gouvernements successifs avaient l’obligation de présenter un budget en excédent de 2 % du PIB, puis de 1 % à partir de 2007 et de 0,33 % depuis 2019.

Il y a une crainte d’importants retards.

Pendant de nombreuses années, l’orthodoxie budgétaire a été la règle d’or des responsables politiques, un legs des crises financières marquantes des années 1990. Cependant, récemment, cette école de pensée a été contestée. Parmi les premiers à remettre en question ce principe strict ont été l’extrême gauche et les syndicats, suivis par des économistes, certains partis conservateurs et même des dirigeants d’entreprises, préoccupés par l’impact du dévouement à la réduction de la dette sur les investissements.

La Confédération suédoise des entreprises a souligné dans un rapport publié en juin 2022 que pour accomplir des travaux indispensables tels que la rénovation des infrastructures routières et le développement du réseau ferroviaire, un minimum de 70 milliards de couronnes (équivalent à environ 6,14 milliards d’euros) est nécessaire. Si ces investissements sont retardés, le coût prévu pourrait doubler d’ici 2033. De plus, le budget de la défense a plus que doublé de 2020 à 2024 et on prévoit une augmentation de 50 % supplémentaire d’ici 2030. En outre, pour répondre à la demande croissante, la production d’électricité devrait être au moins doublée d’ici 2050.

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