Suite à une première journée de protestation déclenchée par une nouvelle proposition de reprise, la grève sur les sites de fabrication du Doliprane de Sanofi à Lisieux et Compiègne se prolonge jusqu’au vendredi 18 octobre, d’après les syndicats. Yohann Nicolas, délégué CGT à Lisieux, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que l’élan est toujours maintenu, alors qu’un groupe de cinquante personnes se tient devant le site.
La semaine précédente, Sanofi avait annoncé des discussions avec le fonds d’investissement américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) pour possiblement lui céder 50 % d’Opella, sa filiale hébergeant une centaine de marques de produits en vente libre autour du monde, incluant le Doliprane. Le jeudi, le fonds français PAI a surenchéri pour l’acquisition d’Opella. D’après le groupe pharmaceutique, cette proposition fut une surprise car elle est « hors délai ».
M. Nicolas stipule que le retour de PAI dans les discussions n’apporte aucun changement, et ajoute : « Que ce soit la peste ou le choléra qui nous rachète, un fonds de pension reste un fonds de pension, et l’angoisse et les incertitudes persistent». Finalement, le syndicaliste conclut en soulignant l’inquiétude et le malaise des collègues qui se questionnent au sujet de leur futur sans obtenir de réponses.
La production est « grandement impactée »
À Compiègne aussi, la protestation se poursuit, avec une quarantaine d’employés présents peu avant 10 heures et une centaine prévus au plus fort de la journée, a avoué à l’AFP Adil Bensetra, coordinateur adjoint de la CFDT chez Sanofi. Il insiste sur le fait qu’il n’y a, pour l’instant, aucune information qui permettrait de mettre fin à la grève.
Les syndicats expriment leurs inquiétudes quant à une éventuelle « destruction sociale » qui pourrait affecter les 1 700 postes occupés par Opella sur le territoire français, y compris 480 à Compiègne (Oise) et 250 à Lisieux. Ils soulignent que la question principale pour les travailleurs est la préservation des droits sociaux, la survie des sites et des emplois et la capacité à continuer à produire en France, tout en regrettant qu’aucune assurance n’ait été donnée à cet égard jusqu’à présent.
Le syndicaliste affirme que la production est gravement touchée, mettant l’accent sur le rôle crucial des opérateurs et techniciens de production mobilisés dans le fonctionnement correct du site. Le maire de Compiègne, Philippe Marini, a signalé que la production de Doliprane représente environ un tiers de l’activité de l’usine.
Cependant, la présidente de Sanofi France, Audrey Duval, a assuré jeudi dernier la « durabilité » des emplois, des sites de production et de Doliprane.
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