Le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco a annoncé le mardi 15 octobre que les pensions des anciens employés du secteur privé connaîtront une augmentation de 1,6% à partir du premier novembre, un chiffre légèrement inférieur à l’inflation prévue de 1,8% par l’Insee pour 2024. Cette augmentation représente une progression moyenne de 13€ par mois pour une pension complémentaire de 800€, selon une source proche du conseil d’administration.
La quote-part complémentaire de la pension de retraite des employés du secteur privé compose entre 20% et 60% du total de la pension selon les individus. Cette revalorisation aura un coût annuel de 1,6 milliard d’euros pour l’Agirc-Arrco, soit 24 milliards d’euros sur une période de quinze ans, explique le communiqué de l’organisme.
Chaque année, les représentants des travailleurs et des employeurs se réunissent pour décider de cette augmentation, en considérant les prévisions d’inflation et l’état de l’économie. Sur une période de quinze ans, ils évaluent la soutenabilité de l’évolution du montant des retraites par rapport à l’équilibre financier et le niveau des réserves de l’Agirc-Arrco. Ils s’assurent que l’Agirc-Arrco dispose à tout moment d’au moins six mois de versements de pensions en réserve, conformément à sa « règle d’or ». Aujourd’hui, les réserves de l’Agirc-Arrco s’élèvent à environ 80 milliards d’euros.
La CFDT qualifie le régime d' »économiquement solide ».
Conformément à un pacte bipartite signé l’année passée pour la période 2024-2026, il est prévu que le conseil d’administration adopte une sous-indexation de la revalorisation, en soustrayant 0,4 point à l’inflation. Cependant, une certaine flexibilité est permise. Si la santé du régime le permet, le taux peut être augmenté jusqu’à atteindre l’inflation.
La détérioration sévère des finances publiques a rendu les discussions plus délicates cette année. Etant donné que l’Agirc-Arrco est inclus dans le calcul total des comptes publics, le patronat cherchait à maintenir une certaine modération et à limiter la revalorisation à 1,5%, comme l’a indiqué une source proche du dossier à l’AFP. Les syndicats, soulignant le bon état financier du régime, souhaitaient s’aligner sur l’inflation, notamment pour contrebalancer la stagnation des pensions de base imposée par le gouvernement.
Dans un environnement budgétaire très serré, le Medef déplore que sa position raisonnable n’ait pas été prise en considération, a fait savoir l’organisation des employeurs à l’AFP. Pour garantir l’équilibre, la gestion de l’Agirc-Arrco doit veiller à sécuriser le régime à long terme. Selon la CFDT, ce compromis renforce la solidité financière et donc la pérennité de l’Agirc-Arrco pour les retraités actuels et futurs.
Dans le but d’économiser 3,6 milliards, le gouvernement a décidé de reporter à juillet 2025 la revalorisation des pensions du régime général, initialement prévue pour janvier.
En 2023, Agirc-Arrco avait distribué 92,4 milliards d’euros à ses 14 millions de retraités, un montant supérieur de 5,9 milliards à celui versé en 2022. La solidité financière du système et les nouveaux revenus générés par la réforme des retraites ont permis d’augmenter les pensions de 4,9%.
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