Catégories: Economie
|
14 octobre 2024 19 h 50 min

Spotify lance livres audio France

Partager

Spotify a récemment révélé qu’il rendait son service de livres audio disponible dans ses premiers marchés non-anglophones: la France, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Désormais, les membres du service premium de Spotify pourront écouter jusqu’à douze heures de livres audio chaque mois sans frais supplémentaires. Environ 15 000 titres français sont disponibles, parmi lesquels bon nombre des romans les plus récents de Gaël Faye, Maylis de Kerangal et Sandrine Collette.

Lorsque les utilisateurs ont épuisé leur allocation mensuelle, ils ont la possibilité d’acheter des packages de dix heures pour 9,99 euros, utilisables pendant un an, ou d’acheter séparément des livres audio. Pour l’instant, seuls les détenteurs de comptes familiaux Spotify peuvent contrôler les choix d’écoute, mais cela devrait changer à l’avenir pour éviter les débats houleux entre parents et enfants.

Spotify accroît ainsi son emprise sur le marché largement sous-exploité de l’édition de livres audio en France, qui ne représente que 2 à 3 % du marché total. David Kaefer, Vice-Président Monde des Livres Audio de Spotify, est convaincu du potentiel de croissance du marché. Il indique qu’aux États-Unis, les nouveaux auditeurs de livres audio passent, en moyenne, cinq heures supplémentaires sur Spotify dans les deux mois qui suivent leur première écoute. Antoine Monin, Directeur Général de Spotify France et Benelux, admet que la France est en retard dans l’industrie du livre audio par rapport à d’autres pays européens, y compris l’Allemagne, la Scandinavie et le Royaume-Uni.

Les responsables de l’édition restent optimistes. Laure Saget, la DG de Audiolib, une filiale d’Hachette Livre et Albin Michel, est convaincue du succès potentiel, surtout après avoir vu ses homologues d’Hachette aux États-Unis et au Royaume-Uni constater une hausse de 15 à 20% de leurs activités en un an grâce à Spotify. Par ailleurs, Eric Marbeau, directeur numérique chez Madrigall (Gallimard, Flammarion…), qui contribue avec un catalogue de 1 500 livres, est excité à l’idée de mieux monétiser ses bibliothèques.

Spotify, qui verse 70% de ses revenus aux maisons de disques qui rémunèrent ensuite les artistes, garde le silence sur les conditions des contrats conclus avec les éditeurs de livres. Il semble que leur part soit moindre. Toutefois, pour Liza Faja, directrice de Lizzie (Editis), cet accord devrait « atteindre une audience qui n’a pas l’habitude de lire ». Le potentiel est donc énorme.