La chute dramatique des ventes de véhicules électriques ces derniers mois a conduit à des inquiétudes grandissantes parmi les constructeurs automobiles. Cette tendance à la baisse rend difficile pour ces fabricants d’atteindre les normes qui exigent un maximum d’émissions de CO2. En conséquence, l’industrie automobile réclame des aides supplémentaires à l’achat et exige une souplesse ou même une révision de la date butoir de 2035, lorsque la vente de moteurs à combustion sera interdite.
Certaines forces politiques conservatrices continuent de faire valoir que la promotion des véhicules électriques résulte d’une décision européenne « déconnectée de la réalité » et qu’elle serait le résultat d’une demande artificielle. Pourtant, l’argument peine à convaincre. C’est plutôt la baisse de 11% des immatriculations au total au cours des douze derniers mois en France qui pose problème. Cependant, sur le marché français, les ventes de voitures électriques ont moins diminué (diminution de 6% sur une année) et leur part de marché a augmenté pour représenter une vente sur cinq.
Il faut cependant faire face à une réalité : dans toute l’Europe, ces modèles plus coûteux en raison du prix des batteries (un tiers de la valeur du véhicule) sont devenus plus difficiles à vendre et la situation générale du secteur automobile n’explique pas entièrement cela. D’autres facteurs ont également joué un rôle dans le freinage de leur avènement.
Le succès commercial de véhicules tels que la Dacia Spring et la Tesla Model Y est étroitement lié aux subventions accordées pour leur achat. Cependant, ces subventions sont souvent sujettes à des modifications imprévues du budget – en Allemagne, le plus grand marché européen, les primes ont soudainement disparu, entraînant une chute des immatriculations. Par conséquent, la voiture électrique souffre indirectement de l’austérité imposée aux finances publiques dans toute l’Europe. Cette situation délicate risque de persister et suscite la crainte de nouvelles réductions significatives dans les aides à l’achat, voire l’élimination du bonus écologique français lors de l’adoption de la prochaine loi de finances.
Malgré leurs plaintes récurrentes, les constructeurs automobiles ont joué un rôle dans cette baisse des ventes. Comme le montrent la majorité des nouveaux modèles présentés au Mondial de Paris, la plupart ont axé leur approche de la transition énergétique sur le haut de gamme, négligeant les modèles plus abordables. Cette stratégie peut certes augmenter leur marge opérationnelle, mais elle réduit considérablement le volume de production et les met sur une voie périlleuse. Elle risque en effet de dépasser leurs émissions moyennes de CO2, loin des objectifs établis par les normes européennes qui exigeront que le quart des ventes soit électrique l’année prochaine.
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Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?
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