Catégories: Economie
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12 octobre 2024 11 h 49 min

Budget: Défi parlementaire ibérique

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La loi de finances 2025 a été présentée par le Premier ministre portugais, Luis Montenegro, au Parlement divisé le jeudi 10 octobre, sans aucune assurance qu’elle serait adoptée. Sa prise de fonction en mars a été suivie d’efforts acharnés pour persuader les partis d’opposition de le soutenir, efforts qui ont jusqu’à présent échoué. De même, le gouvernement minoritaire en Espagne est dans une impasse similaire, gérant le pays avec le budget prolongé de 2023 pour éviter le problème. Le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a même choisi de repousser indéfiniment la présentation du budget.

Dans ce contexte, le ministre portugais des finances, Joaquim Miranda Sarmento, a lancé un appel à l’opposition, en particulier le Parti socialiste portugais (PSP), lors de la présentation de son projet de budget. Malgré l’incertitude, il a proposé un audacieux plan d’investissement de 700 millions d’euros pour la construction et la réhabilitation de logements, l’élimination des péages, et l’augmentation des pensions et des salaires des employés de l’État. « Le gouvernement a répondu aux principales revendications du PS, » a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité pour l’opposition d’agir de manière responsable.

Pour convaincre ses interlocuteurs, il a modifié son approche en tenant compte des restrictions stipulées par le PSP ces dernières semaines. Au lieu d’une réduction de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 19 %, l’exécutif a opté pour une diminution modérée d’un point, à 20 %. De même, il avait envisagé un système fiscal plus avantageux pour les personnes de moins de 35 ans dans le but de ralentir l’émigration des jeunes Portugais. Toutefois, il a substitué cela par des avantages fiscaux progressifs pour ceux dont les revenus annuels ne dépassent pas 28 000 euros et ce, sur une décennie. Cela va d’une exemption d’impôt sur le revenu de 100 % durant la première année en emploi à une réduction de 75 % de l’assiette fiscale pour les quatre années suivantes, puis une baisse de 50 % de la sixième à la neuvième année et enfin de 25 % la dixième année. Il a également renoncé à privatiser la compagnie aérienne TAP et s’est engagé à maintenir une politique axée sur l’excédent budgétaire, avec une prévision de 0,3 % en 2025 (après 1,2 % constaté en 2023 et 0,4 % prévu cette année).

/ »Actuellement, le PSP demeure imperturbable face à ces tentatives de séduction. Même si certains membres de l’aile modérée, alliés de l’ancien Premier ministre Antonio Costa, sont enclins à une abstention positive pour faciliter l’approbation du budget en novembre, le nouveau leader du parti, Pedro Nuno Santos, un membre influent de l’aile gauche, préfère « perdre les élections » – les sondages en prévision d’une éventuelle nouvelle élection ne lui sont pas très favorables – plutôt que de « faire une croix sur [ses] principes », insiste-t-il. Cette indécision renforce l’espoir d’André Ventura, le leader du Chega, un parti d’extrême droite, d’exercer de la pression sur le gouvernement pour qu’il rompe la barrière sanitaire établie par M. Montenegro et négocie avec lui un budget revu et corrigé.
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