A l’âge de 45 ans, Jackie Ballantyne est une employée de l’une des quatre plus grands supermarchés britanniques, Asda, où elle travaille depuis dix-sept ans, au service client d’un magasin basé à l’ouest de Glasgow en Ecosse. En tant que membre du syndicat GMB Scotland, elle se bat aux côtés de 60 000 femmes, également employées de ces supermarchés, pour un salaire équivalent à celui de leurs homologues masculins travaillant dans les entrepôts. Elle affirme que malgré la confrontation constante avec l’agressivité et les vols, ainsi que la nature émotionnellement et physiquement éprouvante de leur travail, les manutentionnaires gagnent 3 livres de plus par heure.
L’année passée, en 2021, la Cour suprême a reconnu que les tâches des employées pouvaient bel et bien être comparées à celles de leurs collègues entrepôts. Le 9 septembre 2024 a marqué une nouvelle étape cruciale dans le litige, l’Employment Tribunal de Manchester, chargé de résoudre les conflits professionnels, évaluera si les compétences requises pour mener à bien les missions des employées sont équivalentes à celles des manutentionnaires. Si l’issue est favorable, un dernier procès sera ouvert pour que la direction d’Asda justifie les écarts salariaux. Ce conflit, fier de dix ans d’existence (démarré en 2014), reste la lutte la plus importante jamais engagée par les travailleuses britanniques pour l’égalité salariale.
Joshua Boyle, un jeune membre du syndicat GMB travaillant chez Asda, a révélé que si Asda est reconnue coupable en justice, l’entreprise pourrait devoir payer jusqu’à 2,5 milliards de livres sterling en dédommagements pour les années de discrimination subies par ses employées. Les indemnisations pourraient varier de 50 000 à 100 000 livres sterling en fonction de l’ancienneté de l’employée dans l’entreprise, ce qui pourrait changer considérablement la vie des plaignantes, leur permettant d’acquérir une propriété ou d’aider leurs enfants à en acheter une, comme le suggère Rhea Wolfson, responsable des questions de santé et d’égalité salariale au sein de la direction de GMB.
Aussi, Jackie Ballantyne, l’une des plaignantes, a partagé qu’une rémunération plus élevée aurait pu lui permettre de prendre plus de temps libre pour se remettre de son traitement contre le cancer du sein et pour faire le deuil de son père qui est décédé de la Covid-19. Si elle gagne en justice, elle envisage de prendre sa retraite. Pour l’instant, sa rémunération ne suffit pas à couvrir ses prêts et ses factures, elle travaille donc du lundi au dimanche.
Le cas d’Asda n’est pas isolé. Sainsbury’s, Morrisons, Tesco, Co-op : presque tous les distributeurs sont en conflit avec des dizaines de milliers d’employées mécontentes. En août, le distributeur de vêtements Next a perdu une bataille juridique de six ans contre 3 500 de ses employées.
Cette décision vient après que la SNCF ait revu sa politique tarifaire.
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