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Projet mine tungstène inquiète Ariège

Situé au fond d’une route serpentine au sein du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, reconnu comme Natura 2000, Salau est l’ultime village du Haut-Salat, un territoire qui partage sa frontière avec l’Espagne grâce aux sommets des Pyrénées. Ce village est composé d’une église romane et un café-auberge, avec un cimetière pour compléter le paysage de ce petit bourg endormi. Cependant, une demande pour un permis exclusif d’exploration de mines (PERM), déposée le 20 juin 2024 auprès du ministère de l’Économie et des Finances, pourrait bien le réveiller.

En effet, l’entreprise Neometal, une société par actions simplifiée (SAS), a surpris tout le monde en postulant pour un droit d’exploration de cinq ans sur l’ancienne mine de tungstène de Salau. Cette mine, inaugurée en 1970 et exploitée par la Société minière d’Anglade, a cependant clos ses portes en décembre 1986. Durant son fonctionnement, entre 700 et 1000 tonnes de métal furent extraites chaque année des 23 kilomètres de tunnels creusés à 1230 mètres d’altitude, sur le flanc est du pic de la Fourque.

Cependant, à partir de janvier 1987, avec la chute des prix du tungstène due à la concurrence chinoise, les installations ont été démantelées et les soixante-treize appartements de la résidence d’Anglade se sont vidés. En juillet de la même année il ne restait plus que cinq résidents à Salau.

Aujourd’hui, le tungstène suscite à nouveau l’intérêt. Ce matériau stratégique, dur et résistant à la chaleur, est largement utilisé dans l’aéronautique, le spatial, l’électronique et la production d’armes.

Le mercredi 18 septembre, un projet d’exploration de 101 kilomètres carrés intitulé « Montagne ariégeoise », estimé à 12,56 millions d’euros, a été dévoilé à neuf officiels lors d’une réunion au conseil départemental de l’Ariège à Foix. Emmanuel Henry, président de la SAS, a exposé les objectifs du projet: évaluer l’ancien dépôt de tungstène et envisager des extensions possibles à trois municipalités ariégeoises. Parmi elles, Auzat, un village blessé par la fermeture de l’usine d’aluminium Pechiney en mars 2003.

Kamel Chibli, vice-président socialiste de la région Occitanie et président du Syndicat mixte du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, a rapporté que la réunion était simplement une discussion préliminaire. Il a exprimé des doutes et des inquiétudes concernant l’impact environnemental du projet, conduisant à l’établissement d’une grille d’évaluation basée sur neuf critères. Selon Chibli, le projet doit être entre des mains fiables, sérieuses et crédibles pour ne pas devenir une illusion ou une prédation.

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