Le mardi matin du 8 octobre, essayer de créer un compte d’actions en Chine était presque impossible. C’était comme si tout le pays voulait soudainement profiter de l’essor que la Bourse avait connu ce jour-là, soutenu par l’espoir de nouvelles mesures de soutien économique. Il n’était pas possible de s’entretenir avec un conseiller chez Galaxy Securities ou China Securities, et toutes les lignes des firmes de courtage concurrentes Guotai et Guangfa étaient pleinement occupées.
Dans les dernières semaines, les institutions gouvernementales ont mis en place un grand nombre de mesures de relance. La banque centrale a annoncé le 26 septembre une réduction de ses taux d’intérêt principaux ainsi qu’un plan de financement significatif destiné à stimuler les marchés boursiers. Le gouvernement a également réduit le montant initial requis pour l’achat de biens immobiliers et les taux d’intérêt hypothécaires.
La plupart des grandes villes ont suivi le mouvement : Canton et Shenzhen ont ainsi éliminé les restrictions sur le nombre de propriétés qu’une famille peut posséder, tandis que Shanghai a réduit de trois à une le nombre d’années pendant lesquelles les familles doivent démontrer qu’elles ont payé leurs cotisations sociales avant de pouvoir acheter un bien. Tout cela a créé une effervescence sur le marché des actions.
En fin de compte, le noyau du gouvernement semble avoir réalisé l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté. Jusqu’à présent, le Président Xi Jinping était réticent à soutenir les promoteurs immobiliers en difficulté et les courtiers en Bourse. Cependant, le 26 septembre, juste avant la semaine de congé, le bureau politique du comité central du Parti communiste chinois, composé des vingt-quatre plus hauts membres de l’État-parti, a orienté son réunion mensuelle vers l’économie, un geste rare pour cette période de l’année. Ils ont observé que les fondements solides de l’économie chinoise, sa résilience, son marché massif et son potentiel n’ont pas changé, mais des problèmes ont émergé. Ils ont conclu qu’ils devraient augmenter les ajustements fiscaux et les politiques monétaires pour contrer ce cycle.
Ces déclarations ont suscité de l’espoir et même de l’excitation. De nombreux particuliers ont pensé que c’était enfin le moment de réaliser un peu de profit après quatre années de déclin du marché immobilier, qui a considérablement réduit leurs économies. En une semaine, l’indice CSI 300 de Shanghai a augmenté de 20%. Même Blackrock et Goldman Sachs ont rehaussé leurs recommandations d’achat d’actions chinoises.
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