La fabrication de frites surgelées est en pleine expansion dans les Hauts-de-France. Une société belge, Clarebout, a démarré le processus avec son usine de production à Bourbourg, près de Dunkerque, qui produira 220 000 tonnes de frites surgelées par an à partir de novembre 2023. Par ailleurs, une autre entreprise belge, Ecofrost, prévoit de produire 100 000 tonnes de frites en 2026 et de doubler ce chiffre d’ici 2030.
La construction sur le site de Péronne a commencé en juin, là où se trouvait auparavant l’usine de chips Flodor, qui a fermé ses portes en 2005. Les activités ne s’arrêtent pas là. Une autre société belge, Agristo, a repris le site de la sucrerie d’Escaudœuvres, fermé par Tereos en novembre 2023. Agristo a commencé la construction d’entrepôts de stockage en préparation de la future usine prévue pour 2027.
Enfin, l’entreprise canadienne McCain, déjà établie à Harnes et à Béthune dans le Pas-de-Calais, investit également 350 millions d’euros dans ses usines françaises. L’usine de Harnes sera la principale bénéficiaire, augmentant sa production de 260 000 à 380 000 tonnes.
Ces investissements, s’élevant à 350 millions d’euros, permettront une production totale de 300 000 tonnes de produits surgelés à base de pommes de terre dans les trois prochaines années, démontrant un véritable savoir-faire.
Bertrand Ouillon, le délégué général du Groupement interprofessionnel pour la promotion de la pomme de terre, a décrit que pendant les deux dernières décennies en France, il n’y a pas eu de développement significatif dans l’industrialisation de la pomme de terre transformée. Cependant, il trouve les nouvelles récentes très intéressantes. Selon lui, la production de pommes de terre transformées en France pourrait même doubler au cours des cinq prochaines années. Actuellement, elle est de 1,6 million de tonnes, dont 75% représente la frite surgelée.
M. Ouillon n’est pas surpris de l’intérêt des Belges pour les Hauts-de-France. Il explique que bien que la Belgique ait atteint ses limites de production de pommes de terre, la France reste un choix attrayant pour eux, principalement pour des raisons d’économies de transport. Les usines belges achètent de plus en plus de pommes de terre françaises pour les transformer en Belgique.
Joanny Dussurgey, le président du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre, confirme que l’intérêt de la Belgique pour les Hauts-de-France ne se limite pas à la pénurie de terres agricoles, même si celle-ci est un facteur. Il mentionne également le savoir-faire des français en matière de culture. Il indique que « Nous avons généralement des rendements supérieurs à ceux des belges. »
Toutefois, cela implique la nécessité de cultiver 30 000 à 40 000 hectares supplémentaires de pommes de terre, soit 1,5 million de tonnes de plus, si toutes les usines atteignent leurs objectifs de production prévus, comme le précise M. Ouillon.
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