Le confort est à l’honneur à bord du 4×4 urbain, qui roule en douceur. Dès qu’un cycliste traverse la route entourée de végétation dense, le véhicule ralentit en toute souplesse. Un membre du personnel de Huawei, confortablement installé au volant, peut même bénéficier d’un massage grâce à son fauteuil : la conduite autonome est parfaitement opérationnelle, du moins sur cette portion de route située près du campus de Huawei à Shenzhen, ville ultra-moderne du sud de la Chine située dans la province du Guangdong.
Le nouveau modèle Aito M9, équipé de dizaines de capteurs, de plusieurs écrans et d’un logiciel de conduite basé sur une intelligence artificielle avancée, est représentatif de ce que Huawei, leader mondial des télécommunications, apporte à ses partenaires dans l’industrie automobile. Bien que la firme chinoise ne fabrique pas de voitures, elle offre une vaste sélection d’équipements électroniques et de services. Elle met en valeur les véhicules Aito, issus d’une coentreprise avec le constructeur Seres, dans son réseau étendu de magasins.
Le marché chinois adhère à ce concept : trois ans après leur introduction, fin 2021, les véhicules de la gamme se classent régulièrement parmi les cinq marques de véhicules à énergie nouvelle les plus achetées en Chine. Plus de 400 000 exemplaires ont déjà été vendus. Ce n’est qu’un des nombreux succès de Huawei, qui s’est également hissé au troisième rang des ventes de smartphones en Chine et pourrait même être en tête d’ici fin 2024, selon les prévisions du cabinet d’analyse canadien TechInsights.
Le mardi 10 septembre, Huawei, la société chinoise, a dévoilé son smartphone Huawei Mate XT, qui est le premier téléphone pliable en trois, proposant un écran de plus grande taille, vendu à 2 500 euros. Cela a été un retour impressionnant pour la société, dont les ventes de smartphones avaient fortement diminué à la suite de son inscription sur la liste noire américaine en 2019, ce qui l’avait empêché d’utiliser les services de Google et de fabriquer ses puces avec TSMC, le titan taïwanais de la production de semi-conducteurs, l’année suivante. En 2021, la société a connu une baisse de 30% de son chiffre d’affaires, une chute de 70% de ses profits et a dû vendre sa deuxième marque de smartphones, Honor, en raison d’un manque de puces.
Néanmoins, la société chinoise phare de l’électronique a effectué deux pivots importants. D’abord, elle a diversifié ses opérations commerciales. Bien que les réseaux de télécommunications représentent toujours la moitié de son chiffre d’affaires, Huawei s’efforce aussi de se développer dans d’autres domaines comme les objets connectés, l’automobile, les services et logiciels industriels (permettant de connecter et d’automatiser les usines), et les énergies renouvelables. Huawei applique son expertise en électronique à tous ces secteurs : par exemple, elle ne produit pas de panneaux solaires, mais seulement les onduleurs qui convertissent le courant continu généré par les panneaux en courant alternatif. Huawei offre également ses caméras et ses capteurs pour dominer à distance les machines dans les ports et les mines.
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