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Chine : dilemme des représailles UE

Malgré ses dissensions internes ces derniers temps, l’Union européenne (UE) a résisté, infligeant un dur coup à la Chine. Le vote favorable des pays membres, qui a eu lieu le vendredi 4 octobre, autorisant les taxes douanières sur les voitures électriques venant de la Chine, symbolise l’échec de la campagne diplomatique chinoise. Cette campagne, qui consistait en autant d’offres d’ouvertures d’usines que de menaces de représailles, visait à persuader les gouvernements européens de s’y opposer.

La Chine a fait part de son mécontentement le vendredi soir, prévenant que la décision allait « freiner et entraver » la volonté de ses corporations d’investir en Europe. « La Chine prendra tous les moyens nécessaires pour défendre sans équivoque les intérêts de ses compagnies », a déclaré le porte-parole du ministère du commerce chinois, en soulignant néanmoins l’engagement de l’Europe à continuer la négociation.

Il est certain que cela aura des répercussions, la Chine se sentant obligée de punir une telle insulte. La véritable question est de savoir l’échelle de la réponse. Le plus grand exportateur mondial fait déjà face à une fermeture considérable du marché nord-américain, avec les Etats-Unis et le Canada imposant des taxes de l’ordre de 100% à l’importation de ses voitures électriques, tandis que la Turquie a imposé une taxe de 40%.

Hausser la tension avec l’Europe, son premier marché d’exportation, pourrait être nuisible pour la Chine, car une surenchère pourrait conduire à une guerre commerciale dans laquelle les usines chinoises auraient beaucoup à perdre. Cela se voit dans l’intérêt porté à l’Europe par les marques chinoises qui cherchent à s’internationaliser, certaines y dévoilent des projets d’usines, comme BYD qui en a déjà ouvert une en Hongrie.

Le cognac ne semble pas avoir été épargné.

Par rapport à la Chine, l’Union Européenne démontre qu’elle n’est pas à court d’options, bien qu’elle ait opéré de manière non coordonnée sur les dossiers précédents. Suite à l’annonce de l’administration Biden le 23 septembre de son intention d’interdire les logiciels et les composants chinois dans les voitures connectées, Margrethe Vestager, la vice-présidente de la Commission, a fait part de sa vigilance sur la question lors d’un déplacement aux Etats-Unis fin septembre. Dans le même temps, l’UE examine les pratiques de sites de commerce en ligne à prix très réduits tels que Shein, Temu et AliExpress.

Les industries européennes qui pourraient être visées par la Chine sont déjà identifiées. En janvier, Pékin avait initié une enquête sur le cognac français, alors que Paris avait toujours soutenu l’introduction de ces nouveaux droits de douane. Après le vote des membres de l’UE vendredi, le Bureau national interprofessionnel du cognac s’interrogeait sur la raison pour laquelle le secteur est ainsi mis à l’écart. Dans un communiqué, ils ont dénoncé l’abandon des autorités françaises.

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