Catégories: Economie
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4 octobre 2024 9 h 49 min

Grève paralyse ports et aéroports

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En cause d’une grève importante jeudi le 3 octobre, l’activité des quatre aérodromes et six docks de la Corse a été interrompue. Les représentants consulaires revendiquaient la gestion publique de ces installations. Jean-Baptiste Martini, le directeur commercial d’Air Corsica, a déclaré jeudi soir que seuls les vols du matin à destination de Marseille, Nice et Paris étaient assurés vendredi matin, ainsi que les retours dans la soirée. Un blocus complet de l’île, qui importe 95% de ses marchandises du continent, semblait imminent jeudi soir dans les ports.

Les représentants syndicaux du Sindicatu di i travagliadori corsi ont soutenu ces revendications, exprimant leur « inquiétude » et leur « indignation ». Ils ont jugé « inacceptables » les commentaires faits par Alexandre Patrou, le secrétaire général pour les affaires Corse, lors de la réunion générale de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à Ajaccio.

Patrou avait exprimé des doutes sérieux sur la gestion future des ports et des aéroports, prévue pour le 1er janvier 2025, et sur la création de deux nouveaux syndicats mixtes ouverts portuaire et aéroportuaire. Ces nouvelles structures donneraient à la CCI le pouvoir de gérer les ports et les aéroports sans avoir à lancer un appel d’offres pour les concessions.

M. Patrou a mis en évidence un risque juridique significatif lors de la réunion générale extraordinaire de la CCI, concernant une proposition de montage. Il a souligné que bien que l’établissement d’un syndicat mixte à gestion directe soit réalisable dans un délai raisonnable, il doit viser la coopération et éviter de contourner les obligations de concurrence. Notamment, la Corse n’a pas adhéré à l’initiative nationale de libéralisation du marché des chambres de commerce en 2020.

Avec la création de la collectivité unique en 2018, la Corse a bénéficié d’une période de transition de quatre ans (2020-2024) pour réaliser un audit qui aboutira à un nouveau plan pour les chambres consulaires, dans la perspective de leur développement institutionnel et statutaire. L’objectif étant de « transférer les compétences de l’État vers la collectivité de Corse », comme stipulé dans l’article 46 de la loi Pacte.

Bruno Le Maire, ancien Ministre de l’Économie et des Finances, s’était rendu en Corse en 2018 pour initié ce transfert. Comme a souligné Jean Dominici, président de la CCI, « Les ports et aéroports sont des éléments vitaux de notre économie. Ils génèrent un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et transportent plus de 8,5 millions de passagers et 3 millions de tonnes de fret chaque année ». Avec l’aide d’un cabinet de conseil, ses équipes ont travaillé pendant quatre ans pour choisir parmi trois options de transfert, alors que le gouvernement nationaliste était plus hésitant. Les détails restant de cet article sont réservés aux abonnés.