Catégories: Economie
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3 octobre 2024 20 h 44 min

Renault et Suez recyclent voitures

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L’ambition des groupes Renault et Suez est de se hisser au sommet de « l’économie circulaire » de l’automobile en Europe. Ils ont révélé, le jeudi 3 octobre, leur intention d’injecter ensemble 140 millions d’euros dans The Future is Neutral [« l’avenir est neutre »], une filiale de recyclage et de rénovation de véhicules, fondée par le fabricant automobile en 2021.

Pour plus de précisions, Suez détient 20% des parts, laissant 80% à Renault. Neutral, tiré de l’anagramme de Renault, a généré un revenu d’un milliard d’euros en 2023. Ils envisagent de doubler ce chiffre d’ici 2030. Luca de Meo, le PDG du groupe automobile, a affirmé lors d’une conférence de presse tenue au siège historique de Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine): « Le fait que Renault et Suez, deux groupes de cette envergure, investissent de l’argent est une preuve indéniable du potentiel du secteur du recyclage ».
Sabrina Soussan, la directrice générale de Suez, a déclaré: « Nous cherchons à prouver que les déchets industriels peuvent être recyclés et réutilisés de manière rentable ». Selon le géant de la gestion de l’eau et des déchets, le marché européen est estimé à 14 milliards d’euros.

En s’associant à la marque symbolisée par un losange, on aspire non seulement à atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à répondre aux défis cruciaux des années à venir dans l’industrie automobile. Ces défis incluent la sécurisation des approvisionnements en matériaux stratégiques et la gestion de la fluctuation des prix des matières premières. Cette alliance est avant tout une stratégie pour se positionner de manière pertinente car l’Europe prévoit de renforcer les directives concernant le réemploi des ressources. À partir de l’année 2031, un quart des plastiques employés dans la construction de nouveaux véhicules devra provenir du recyclage, et le cobalt présent dans les batteries électriques à hauteur de 16%.

Renault et Suez, partenaires depuis 2008 dans le secteur de la recyclage des métaux et de la valorisation des véhicules à la fin du cycle de vie, travaillent ensemble au sein de l’entreprise Indra. Cette entreprise est spécialisée dans le démontage des véhicules et est intégrée à la coopérative ‘The Future is Neutral’. Renault a aussi investi dans la rénovation des voitures d’occasion avec la mise en place de trois usines localisées à Flins dans les Yvelines, à Séville en Espagne et à Bursa en Turquie qui ont traité plus de 50 000 véhicules depuis l’année 2021. Suez, quant à lui, œuvre avec l’entreprise Eramet sur un projet de recyclage de batteries de véhicules électriques.

Malgré les risques inhérents à une industrie de recyclage toujours à la recherche de son modèle économique – par exemple, le plastique vierge asiatique reste souvent moins onéreux que le plastique recyclé européen – le constructeur automobile y voit une véritable opportunité économique à travers le recyclage en circuit fermé. Jean-Philippe Bahuaud, directeur général de ‘The Future is Neutral’, souligne qu’avec environ 11 millions de véhicules mis hors service chaque année en Europe, il y a un véritable potentiel à exploiter. Il exprime le désir de fournir des services à tous les clients possibles et pas uniquement à Renault.

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