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VistaJet domine aviation d’affaires

L’envol tranquille et luxueux du Bombardier Global 7500 depuis l’aérodrome de Farnborough près de Londres est un moment de pur plaisir. La société aérienne privée maltaise VistaJet, leader mondial de l’aviation d’affaires, a su se démarquer dans un contexte économique difficile. Les embellies breves vécues pendant les années de la pandémie, 2021-2022, ont cédé la place à une période de turbulence avec la reprise des activités des compagnies aériennes régulières. Notamment, du coup, depuis 2023, le trafic des jets privés est en constante érosion avec une confirmation de la tendance en 2024. En effet, le nombre de vols a chuté de 4,9% de avril 2023 à avril 2024, selon les données officielles de l’Association européenne de l’aviation d’affaires.

Malgré cela, VistaJet n’est pas affecté par le recul du trafic. Bien au contraire, « alors que le marché s’est réduit de 4% cette année, notre activité a enregistré une progression de 12% pendant la même période » déclare avec satisfaction Nick van der Meer, le directeur général de la compagnie. Celle-ci continue à montrer un réel dynamisme. Au premier semestre, elle a constaté une croissance de 14% de ses heures de vol comparée à 2023, tandis que le marché global s’est contracté de 2%. Pour bénéficier de ces services haut de gamme, il faut néanmoins être capable de débourser jusqu’à 25 000 euros pour une heure de vol.

Le modèle économique est ce qui permet à cette réussite de se distinguer contre toute attente. Le directeur général nous informe qu’il y a trois sortes de sociétés commerciales : d’une part celles qui font de la location à temps partagé où les clients investissent dans une part d’un avion ; d’autre part, les propriétaires qui achètent leurs propres appareils, et enfin une option d’abonnement semblable à celle de VistaJet. Celle-ci propose vingt-cinq heures de vol par an, avec une facturation moyenne de 12 000 euros par heure de vol. A bord d’un Bombardier Global 7500, le fleuron de la flotte, le tarif s’élève à 25 000 euros l’heure, soit un coût aller-retour de plus de 300 000 euros pour un Paris-New York. En 2023, la compagnie a enregistré 200 000 heures de vol, accumulé 33 400 heures d’abonnement et compte environ 1 300 clients souscripteurs.
Parallèlement, la distribution d’avions commerciaux a repris. Grâce à une hausse annuelle de 2,5 %, plus de 4 000 appareils ont été livrés en 2023, un record inédit depuis dix ans. Une dynamique qui profite aux grands fabricants, débordés de commandes.
Au premier trimestre, Dassault a vu ses commandes augmenter de 41 %, tandis que Bombardier et Gulfstream ont respectivement augmenté de 44 % et 22 %. Cela se produit malgré le coût élevé des appareils. Par exemple, un Bombardier Global 7500, facturé 75 millions d’euros chaque, hors équipement cabine, coûterait autant qu’un moyen-courrier Airbus A320. Cependant, alors que le premier peut accueillir une dizaine de passagers, l’Airbus peut en transporter de 150 à 180.
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