Dans un contexte où la communauté scientifique s’accorde sur la nécessité de se détourner des énergies fossiles, TotalEnergies et d’autres entreprises du même secteur continuent d’augmenter leurs prévisions de croissance. La multinationale basée à La Défense (Hauts-de-Seine) a récemment annoncé son intention d’augmenter sa production d’hydrocarbures (pétrole et gaz) de 3% chaque année jusqu’en 2030, une augmentation par rapport aux objectifs annoncés il y a un an.
L’augmentation de ces projections est principalement due au gaz naturel liquéfié (GNL), selon un communiqué de la société. Six grands projets dans ce domaine sont prévus pour 2024, dont deux au Brésil et d’autres au Suriname, en Angola, au Sultanat d’Oman et au Nigeria.
Le GNL est refroidi à environ -162 °C, transporté par bateau, puis regazéifié pour la vente, permettant à l’entreprise de vendre l’énergie au plus offrant. En réponse à cette stratégie, la société a déclaré que « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, afin de créer les conditions d’une transition juste permettant aux populations d’adapter leur utilisation de l’énergie ». Elle est donc qualifiée par certains comme « un plan en deux parties pour la destruction du climat ».
TotalEnergies continue d’avoir le pétrole comme principal contributeur énergétique, représentant 52% de sa production d’énergie prévue pour 2023, d’après les chiffres fournis au journal Le Monde. Le gaz fossile, qu’il soit liquéfié ou non, contribue à hauteur de 44%, y compris une fraction d’électricité générée à partir de cette même source. Cela équivaut à environ 2,5 millions de barils de pétrole par jour, permettant à la firme française de se classer au 14e rang des producteurs d’hydrocarbures en 2023, comme le prévoit Rystad Energy, une société de conseil norvégienne.
Les projections internes de la compagnie suggèrent qu’il pourrait y avoir une inversion de tendance entre le pétrole et le méthane d’ici 2030. La contribution du gaz fossile pourrait augmenter à 45%, dont 5% pour la production électrique, tandis que la part du pétrole pourrait diminuer à 40%.
La production d’électricité à partir d’énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien devrait augmenter considérablement d’ici la fin de la présente décennie. Malgré cela, sa part resterait relativement faible, passant de près de 3% en 2023 à presque 13% en 2030.
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