Stellantis, le quatrième plus grand constructeur automobile au monde, a révélé le lundi 30 septembre qu’il n’atteindrait pas le seuil de marge opérationnelle de 10% prévu pour 2024. Selon son PDG, Carlos Tavares, cette marge sera probablement comprise entre 5,5 et 7%. Deux raisons principales sont à l’origine de cet écart significatif. D’une part, les efforts pour résoudre les problèmes de performances en Amérique du Nord, plus précisément la réduction de la production et les promotions pour éliminer les stocks de Jeep et Dodge, vont affecter la rentabilité. D’autre part, la décélération continue du secteur automobile mondial se concrétise. Cette annonce a entraîné une chute de près de 15 % du prix de l’action lundi, et le prix de l’action a été réduit de moitié en six mois.
Stellantis, tout comme Volkswagen et Aston Martin, est confronté à des difficultés liées à l’industrie automobile et subit la concurrence intense des constructeurs chinois. Les industriels de l’automobile avaient également profité de l’inflation post-pandémique pour stimuler leurs profits. Cependant, avec le recul de l’inflation, leurs marges commencent à se contracter.
Stellantis, grand bénéficiaire de l’inflation liée à la convoitise des entreprises, avait surfé sur les pénuries d’approvisionnement mondial pour encourager la vente de ses modèles haut de gamme à des prix élevés. Cette tactique, couplée à une gestion rigoureuse des coûts, a permis à Stellantis de générer un profit net de 18.6 milliards d’euros en 2023, le deuxième plus élevé du CAC 40 après celui de TotalEnergies.
Questionne-t-on si le surprofit remarquable de certaines multinationales aurait mérité une taxe exceptionnelle au nom de l’unification nationale, comme le souhaitaient certains opposants ? Le gouvernement avait décliné cette proposition, défendant l’idée de la pérennité fiscale. Cependant, devant le déséquilibre croissant des finances publiques, Michel Barnier, le premier ministre, envisage actuellement d’introduire une surtaxe temporaire sur les bénéfices générés en France par les grandes entreprises.
Le récent avertissement de Stellantis sert de rappel que, dans un contexte de désinflation, une telle mesure peut ne pas atteindre son plein potentiel d’ici 2023. Quant à la taxe proposée sur les rachats d’actions, son efficacité pourrait être compromise si elle n’est pas appliquée dès 2024, risquant de ne capturer que des émanations résiduelles. Qu’il s’agisse de fiscalité ou de spéculation boursière, le moment de l’application est essentiel.
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