L’audience de Sadri Fegaier, responsable du groupe Indexia (anciennement SFAM), a été fortement anticipée par les parties civiles qui lui reprochent des pratiques commerciales déloyales. Fegaier est accusé d’avoir mis en place un système permettant de facturer indûment des montants, parfois importants, aux souscripteurs de ses contrats. Fegaier n’a jamais souhaité s’adresser aux médias à propos de ces allégations.
Le chef d’entreprise de 44 ans a passé une partie de son temps à la barre à justifier ses actions avec des termes qui ont laissé certaines victimes perdues. De plus, celles qui espéraient une forme de regret ont été déçues. Avant même l’interrogatoire par la juge Marie Debue, Fegaier a souligné « la croissance massive» de son entreprise qui a augmenté de «50 employés» à « plus de 2500» en quelques années, valorisant l’entreprise à «1,7 milliards d’euros» en 2017. Il a soutenu que cette croissance rapide pourrait entraîner certaines « problématiques », un mot qui a provoqué des murmures dans la salle d’audience.
Il a réitéré qu’au lieu de frauder, comme mentionné dans les médias, il a géré différents défis – qu’il s’agisse de problèmes liés aux distributeurs, aux banques, aux clients ou aux questions de remboursement. Il a insisté sur le fait qu’il a toujours essayé de trouver des solutions, mettant en place des « plans d’action » dont il n’a pas exposé les détails.
Dans les réponses ultérieures à l’interrogatoire, M. Fegaier a répondu de façon vague ou dérivé du sujet central. Pourquoi, malgré la transaction pénale de 10 millions d’euros convenu le 5 juin 2019 entre la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) et la SFAM pour mettre fin aux poursuites liées aux pratiques de vente déloyales, seuls 1 300 clients se sont-ils manifestés pour être remboursés? Pourquoi de nombreux plaignants sont-ils passés « entre les mailles de [sa] communication? » Sa réponse peu convaincante à ces questions est qu’il n’a « pas d’explication », sinon celle qui ne plaît pas du tout au public : « Heureusement, il y a beaucoup de clients satisfaits! »
Les employés qui sont venus témoigner devant la tribunal les jours précédents, maintenant présents dans le public, ne sont pas surpris par cette remarque. Leur patron les avait toujours persuadés qu’il n’y avait que « 2 % de clients mécontents ». Cependant, la présidente rétorque, « si vous affirmez avoir eu 8 millions de clients en 2018-2019, cela représente déjà 160 000 personnes! Votre service des réclamations [avec seulement 20 employés comparé à 280 au service commercial] n’était-il pas en sous-effectif? » Sa réponse : « Oh, sur les 8 millions, certains entrent et d’autres sortent… »
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