Il n’est pas courant de constater une alliance entre sept grandes banques françaises – BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel-Alliance Fédérale, Crédit Mutuel Arkéa, La Banque Postale et Société Générale – autour d’un projet commun. Toutefois, c’est ce qui se passe actuellement avec la promotion d’un nouveau système de paiement électronique appelé Wero.
Né d’années de négociations entre des banques de l’échelle européenne, Wero, une initiative de l’Europe Payments Initiative (EPI), a pour objectif de rivaliser avec les méthodes de paiement internationales telles que Visa et Mastercard, ainsi qu’avec les nouveaux plates-formes de paiements en ligne comme PayPal, Apple et Google.
EPI, qui comprend des banques allemandes, françaises et du Benelux, a déjà lancé Wero en Allemagne et prévoit de l’étendre au marché français. Plusieurs banques impliquées dans le projet ont déjà informé leurs clients de ce lancement imminent en France. Chaque banque prévoit d’intégrer Wero à son application mobile selon son propre calendrier, à l’exception de La Banque Postale qui a choisi l’application Wero en prévision d’une refonte complète de son propre système.
Selon Martina Weimert, PDG de l’EPI, plusieurs autres banques devraient rejoindre le réseau dans les prochains mois, notamment Hello Bank, Fortuneo et Le Crédit Lyonnais.
Au début, Wero ne sera utilisé que pour les paiements entre particuliers, s’appuyant sur la base d’utilisateurs existante du service de paiement français Paylib. Présenté comme spécialiste des paiements « en famille ou entre amis », Paylib compte actuellement 15 millions d’utilisateurs actifs par mois, ayant échangé un total de six milliards d’euros au cours de l’année écoulée.
Wero, similaire à Paylib, va permettre de transférer de l’argent à un contact en insérant un numéro de téléphone ou un email, tout cela en dix secondes, en accord avec les directives du nouveau réglement européen sur les transactions instantanées, entrant en vigueur en janvier 2025. Tous deux fonctionneront ensemble jusqu’à la disparition programmée de Paylib au début de l’année 2025.
Le nouveau service prévoit d’intégrer progressivement d’autres fonctionnalités, telles que la sollicitation d’argent et la création de codes QR pour éviter de partager son numéro de téléphone.
Cependant, les ambitions du projet dépassent largement ces dispositions : EPI, qui regroupe 14 banques de cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas) et qui totalise 64% des paiements de particuliers en Europe, envisage d’étendre l’utilisation de ce service au paiement des professionnels indépendants sans terminal de paiement en 2025, puis au commerce en ligne et aux paiements en magasin à partir de 2026. Ce laps de temps est nécessaire pour acclimater les clients à cette nouvelle méthode de paiement et pour intégrer les nombreux fournisseurs techniques et financiers qui interviennent entre les commerçants et les banques dans le secteur des paiements électroniques.
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