L’Irlande fait face à une anomalie budgétaire pour l’année 2025 : elle a un surplus d’argent à dépenser. Plutôt que de lutter contre un déficit, comme c’est le cas pour de nombreux pays, l’Irlande est en excédent, grâce à une abondance de revenus fiscaux. Prévu à environ 9 milliards d’euros pour cette année, cela représente à peu près 3 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
De plus, l’Irlande a reçu un généreux don de l’Union européenne, à la suite de la condamnation de Apple à payer 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts. Cette somme, couplée aux intérêts accumulés depuis le début du litige en 2016, équivaut à environ 14 % du budget total du gouvernement.
Naturellement, cette affluence de fonds a suscité une vague de demandes, spécialement sachant que des élections législatives sont prévues prochainement. Le Sinn Fein, le principal parti d’opposition, exhorte notamment à des dépenses importantes dans la construction de logements. De son côté, Jack Chambers, le ministre des Finances, assure que chaque travailleur profitera d’une part du budget, à hauteur de 1000 euros par personne.
Cependant, il est rarement mentionné que la principale source de ce surplus est les impôts sur les sociétés, principalement ceux des grandes multinationales américaines. Les prévisions pour 2024 suggèrent un revenu de 30 milliards d’euros, soit presque trois fois plus qu’en 2019, avec seulement dix entreprises payant la moitié. En comparaison, en France, l’impôt sur les sociétés ne représente que 12 % des revenus.
Le succès retentissant dont bénéficie l’Irlande est en partie alimenté par des fonds « détournés » d’autres régions européennes. C’est ce qu’affirme l’association Tax Justice Network, engagée dans la lutte contre l’évasion fiscale, qui a calculé que, en 2021, les multinationales ont injecté artificiellement environ 130 milliards de dollars(116,5 milliards d’euros) de bénéfices en Irlande. Cette manœuvre a eu pour conséquence une perte de 32 milliards de dollars en revenu fiscal pour les autres pays de l’Union européenne (UE), dont une perte de 3,3 milliards pour la France.
D’autre part, en tirant profit du faible taux d’imposition de l’Irlande, ces mêmes entreprises n’ont payé que 13 milliards de dollars d’impôts sur ces revenus déplacés en Irlande. Alison Schultz, qui a mené l’analyse de ces données, a clarifié que « pour chaque dollar de revenu fiscal que l’Irlande gagne, 2,50 dollars sont perdus pour le reste de l’UE ».
L’article complet contient encore 63.04 % d’informations supplémentaires réservées uniquement aux abonnés.
Vous faites face à une situation urgente ? Le prêt express est une solution financière idéale pour gérer les besoins urgents de trésorerie.
Des enquêteurs de la police judiciaire et du renseignement intérieur ont perquisitionnés mercredi les bureaux de la direction de Renault.
Elisabeth Borne annonce que le chômage partiel longue durée sera maintenu jusqu’à l’été prochain.
La plateforme d'innovation B2B, GELLIFY, a publié une étude internationale impliquant 18 grandes entreprises.