A l’exception du Royaume-Uni, le problème du charbon ne semble pas proche d’une résolution. En effet, le 30 septembre, le gouvernement du Royaume-Uni projetait de mettre fin à l’exploitation de sa dernière centrale à charbon, une prouesse qui n’est pas à la portée de toute nation du G7. Dans le monde entier, on fait toujours couramment appel au charbon, malgré ses impacts négatifs sur le climat. C’est en particulier le cas dans les pays en développement.
L’utilisation du charbon atteint des niveaux record, avec des prévisions pour 2024 semblables à celles de l’année précédente, soit environ 8,7 milliards de tonnes, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Il s’agit d’une augmentation totale de 10% par rapport aux chiffres de 2014, qui étaient inférieurs à 8 milliards de tonnes, comme le souligne Carlos Fernandez Alvarez, analyste de l’AIE.
La majeure partie de cette énergie est utilisée pour alimenter les centrales électriques. Le charbon thermique reste la principale source d’énergie pour générer de l’électricité. Pourtant, sa part relative diminue (35% en 2024, par rapport à 41% en 2014), tandis que les énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire et éolienne, commencent à progresser. Néanmoins, selon Jenny Yang, analyste pour S&P Global Commodity Insights, une firme de conseil britannique, en termes absolus, l’utilisation du charbon « restera à des niveaux similaires pour encore deux ou trois ans, avant de commencer à décliner ».
Il existe également une demande, bien que moindre, pour ce qu’on appelle le charbon métallurgique, utilisé pour répondre aux besoins de certains processus industriels, spécifiquement dans l’industrie sidérurgique pour la production d’acier.
Le nombre de nouvelles centrales au charbon est plus élevé que celui des fermetures.
Alors que la Chine et l’Inde sont les pays les plus peuplés du monde, ils ont également une forte dépendance économique sur le charbon, même en investissant progressivement dans l’énergie solaire et l’éolienne. Selon les statistiques de l’AIE, l’économie chinoise représente plus de la moitié de la demande mondiale de charbon (environ 56 % prévu pour 2023), surpassant de loin celle de l’Inde (15 %), des États-Unis (4 %) et de certains pays de l’Union européenne (4 % aussi), notamment la Pologne et l’Allemagne.
À l’échelle mondiale, l’offre de charbon continue de croître pour répondre à cette demande, avec un nombre record de centrales électriques à charbon mises en service en 2023, soit 69,5 gigawatts (GW), comparativement à la fermeture de 21,1 GW, selon les chiffres du Global Energy Monitor, une organisation américaine. Aujourd’hui, la capacité globale de production d’électricité à partir de charbon atteint presque 2130 GW.
Laisser un commentaire