Catégories: Economie
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28 septembre 2024 17 h 44 min

Fermeture des pistes : colère Jura

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Aimé Sandona, un entrepreneur robuste de 71 ans qui gère un magasin de sport au pied des pistes de Piquemiette, a avoué avoir pleuré pendant plusieurs jours suite à une décision récente. Ce magasin familial a été établi en 1969 par ses parents. La raison de son désespoir est la décision prise par le Syndicat mixte du Mont-d’Or (SMMO) et le conseil départemental du Doubs de mettre fin à l’exploitation des pistes cet hiver. Cette décision a surpris les professionnels et les sportifs.

Piquemiette fait partie d’un trio de secteurs, avec Métabief et Super-Longevilles, formant l’un des plus grands domaines skiables du massif du Jura. L’annonce a été faite jeudi 12 septembre, trois mois avant l’ouverture de la saison. Cette interruption abrupte représente 30 % des installations disponibles, c’est-à-dire la totalité des cinq télésièges et téléskis de Piquemiette.

Malgré une prise de conscience du réchauffement climatique et la nécessité de diversifier l’activité de la station vers une offre « quatre saisons », tous pensaient que cette décision arriverait plutôt en 2030 ou 2035, comme précédemment indiqué sur la base des études d’enneigement.

Les commerçants de Piquemiette étaient d’autant plus surpris par cette décision étant donné les investissements conséquents réalisés récemment dans le secteur, notamment le remplacement des canons à neige il y a six ans. Les remontées mécaniques avaient certes vieilli, mais étaient toujours entretenues régulièrement, permettant une exploitation de plusieurs années encore. Piquemiette abritait la seule piste noire du Doubs, récemment réhomologuée par la Fédération française de ski.

Un duo de jeunes entrepreneurs a récemment repris la gestion du restaurant Franckie, et Jérôme Tyrode, le proprietaire du Chalet des pisteurs, a rénové sa terrasse et son lavage de vaisselle, en plus d’acquérir une motoneige professionnelle. De son côté, M. Sandona avait fait une commande de matériel d’une valeur de 25 000 euros pour la saison, qu’il pourrait devoir revendre à perte. Même face à cette situation économique difficile, il reste attaché sentimentalement à son entreprise. «Mon existence entière est bouleversée», avoue le septuagénaire. Il promet d’être présent dans son magasin cet hiver malgré les pistes fermées. «Nous verrons bien. Ensuite…»

Apprendre que la prochaine saison serait « en pause » – c’est le terme officiel – est particulièrement difficile pour les acteurs économiques de la station. Philippe Alpy, le président du SMMO et vice-président (Horizons) du conseil départemental du Doubs, se réfère à un audit confidentiel pour justifier cette action, auquel ils n’ont pas eu accès. Ils dénoncent un « manque de transparence », une situation qui pourrait être rectifiée au début de la semaine suivante.

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