Catégories: Economie
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28 septembre 2024 16 h 44 min

Espoir des agriculteurs bio bretons

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Dans un temps pluvieux ce mercredi 25 septembre à Retiers (Ille-et-Vilaine), Jean-Marie et Louison Levrard s’intéressent à des plants de chanvre et de sarrasin. Ils sont présents à « La terre est notre métier », le salon le plus prestigieux du pays destiné aux travailleurs de l’agriculture biologique, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes. Le père, éleveur de bovins de 57 ans, et le fils de 24 ans, sont à la recherche de nouvelles méthodes et technologies. Les Levrard envisagent de se lancer dans l’agroforesterie et la production de pains destinés à la vente directe : « Nous devons garder foi en l’agriculture biologique en dépit de l’atmosphère sombre. Actuellement, certains agriculteurs vendent leurs produits bio à un prix inférieur à celui du conventionnel…”

Autour d’eux, les fermiers réitèrent le même message : « Ne pas perdre espoir », bien que l’agriculture biologique traverse une « crise » plus ou moins violente selon les secteurs. La pression est élevée en Bretagne, où l’agriculture productiviste, destinée à nourrir 22 millions de personnes, a longtemps entravé l’émergence du bio. Aujourd’hui, près de 15 % des fermes sont certifiées.

« Lors de la décennie dernière, nous avions l’impression de progresser naturellement. Subitement, nous sommes passés d’une croissance annuelle de 10 % à un déclin de cinq points », regrette Ludovic Massard, éleveur laitier dans le Morbihan et membre de Biolait, une organisation professionnelle qui regroupe 1 200 éleveurs. Faute de marchés suffisants, les membres écoulent désormais 30 % de leur production dans le réseau conventionnel.

« Général ‘burnout' ».

La condition est comparable pour ceux qui élèvent des cochons. Pendant deux années, il y a eu un grand nombre d’animaux élévés sur de la paille, qui sont habituellement vendus à quatre euros le kilo, mais qui sont maintenant négociés pour moitié moins, équivalant au prix des porcs provenant de fermes hors sol. Jérôme Jacob, un agriculteur de Quimper et le président du groupement Bretagne viande bio, confirme cela: « Nous avons également diminué notre production de 30%, nous avons vu de jeunes éleveurs abandonner et nous avons refusé de nouvelles inscriptions d’agriculteurs afin de ne pas compromettre notre organisation. » C’est paradoxal dans une région qui produit six sur dix cochons en France et où les agriculteurs traditionnels, qui sont accablés par la demande de viande, prospèrent récemment.

Sous une tente au centre de la foire, les résultats du secteur pour 2023 sont révélés pour la première fois. La majorité de l’auditoire, qui est bretonne, examine les performances régionales, qui correspondent à « l’épuisement » général observé par l’Agence bio. En Bretagne, 240 agriculteurs bio se sont établis en 2023, majoritairement dans le secteur du maraîchage. Il y avait presque deux fois plus de nouveaux arrivants en 2016. Les professionnels qui se sont « convertis » ne figurent plus dans les données. Sur les 178 professionnels qui n’ont pas renouvelé leur certification bio, 40% continuent leurs opérations dans le modèle dominant, y compris des éleveurs de volailles.

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