Des milliers de clients du courtier SFAM (groupe Indexia) ont vu des sommes s’échapper de leur compte bancaire pendant plusieurs années, sans y prêter attention. Lors de l’audition des parties civiles lors du procès pour pratiques commerciales trompeuses de Sadri Fegaier, dirigeant de Indexia, la réaction a été unanime : ils avaient placé leur « confiance » en lui.
« Je n’inspecte pas constamment mes comptes après avoir donné l’autorisation de prélèvement », a déclaré un professeur universitaire à la 31e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. C’est après avoir acheté un smartphone à la Fnac le 5 avril 2018 et avoir été convaincu de souscrire à une assurance SFAM par le vendeur et un superviseur que ce dernier a perdu 7 926 euros par des retraits non autorisés de son compte.
Une autre victime, ayant agi comme mandataire pour son fils, a exprimé sa colère : « Comment Marc-Antoine aurait-il pu prévoir que son assureur allait vider son compte dormant, conçu pour soutenir son activité indépendante ? » Elle a qualifié l’incident de « trahison » et de « 235 coups de couteau », indiquant le nombre de retraits non autorisés qui ont réussi à soustraire 12 158 euros.
Dans le même temps, comme Marc-Antoine, Léo a déposé l’argent hérité de son père dans un compte qu’il ne surveille pas. En 2017, suite à l’achat d’un ordinateur à la Fnac et à la souscription d’une assurance, il a eu la malchance de donner son IBAN, ce qui a conduit à l’extraction de 23 987 euros de son compte jusqu’en 2023.
Ces « retraits sans douleur » ont laissé de nombreuses victimes dans leur sillage.
Jason, qui souffre d’une infirmité motrice cérébrale et communique grâce à un système qu’il a créé lui-même, le « Handieasy Solution », a révélé un « abus de confiance sur une personne handicapée ». Il a déclaré que sa signature avait été prétendument falsifiée sur plusieurs contrats, alors qu’il utilisait uniquement un tampon spécial pour signer. Sa déclaration a été saluée par des applaudissements dans la salle, que la présidente, Marie Debue, n’a pas réprimandé cette fois.
Colette a signalé un « abus d’exploitation » sur sa mère âgée : suite à la découverte de la disparition de 20 932 euros de son compte entre 2014 et 2022, la nonagénaire indépendante a perdu ses repères, a arrêté de manger et a demandé à être admise dans une résidence pour personnes âgées.
Beaucoup ont reconnu ne pas surveiller régulièrement leurs comptes, surtout pendant la pandémie de Covid. Malika, une doctoresse, a rappelé qu’elle était très occupée, tandis que Sylvain a été touché par plusieurs décès dans sa famille. De plus, selon Jérôme, un retraité, on néglige souvent les petites sommes prélevées sur le compte que les banquiers appellent « prélèvements indolores ».
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