Le départ des Russes du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou en mars 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine, a laissé un vide sur le pas de tir destiné à la fusée Soyouz. Cependant, ce vide sera bientôt comblé. Le CNES (Centre National d’Études Spatiales) a lancé un appel à candidatures en avril pour trouver un nouvel utilisateur, et a finalement choisi l’entreprise française MaiaSpace parmi six candidats compétitifs pour lancer leurs mini-fusées de ce site. L’accord est conclu pour une durée de dix ans.
Yohann Leroy, PDG de MaiaSpace, a souligné l’importance de cette décision, expliquant que concevoir une fusée ne suffit pas sans une base de lancement adaptée à nos besoins présents et futurs. MaiaSpace, qui est une filiale d’ArianeGroup, a été créée en avril 2022. Elle développe actuellement Maia, une fusée capable de mettre entre 500 kilos et 4 tonnes de charge utile en orbite basse, en fonction de sa configuration. Son premier vol est prévu pour 2026.
La plateforme de lancement abandonnée par les Russes est prête à être utilisée, même si des ajustements seront nécessaires, tels que l’installation d’un portique adapté à la structure de Maia et la mise en place d’une installation de stockage de méthane, qui sera utilisé comme carburant avec de l’oxygène liquide. Des investissements significatifs seront nécessaires, évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros. Ils financeront le développement d’une filière locale de production de biométhane.
Au cours de la dernière décennie, le secteur spatial a connu des transformations majeures, stimulées par l’expansion des services associés à Internet et à la 5G. Ces services exigent le déploiement de milliers de petits satellites en orbite basse, à une distance de 500 kilomètres de la Terre. Pour répondre à cette demande, de nombreux projets de minifusées ont vu le jour – en Europe surtout – accompagnés de la construction de ports spatiaux destinés à gérer les lancements, que ce soit en Norvège, en Suède, au Royaume-Uni et même en Espagne et en Allemagne.
Dans ce contexte, le CNES a décidé de rénover ses anciennes rampes de lancement à son centre de Kourou pour accueillir les nouveaux opérateurs privés. Le processus a débuté avec le lancement dit « Diamant », qui est le nom du premier lanceur français. Toutefois, ce programme a été abandonné et le site désaffecté il y a environ cinquante ans. En 2022, un appel à candidature a été lancé pour sa transformation en un site de lancement multi-plateforme. Seven start-ups ont été pré-sélectionnées, y compris Avio d’Italie, PLD Space d’Espagne, Isar Aerospace, Rocket Factory Augsburg, HyImpulse Technologies d’Allemagne et Latitude et MaiaSpace de France.
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