Catégories: Economie
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26 septembre 2024 12 h 49 min

Grand exploitant seniors risque liquidation

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Dans le malheureux cas d’une liquidation d’entreprise, on observe souvent l’arrêt de la production, la fermeture des points de vente et la suppression de postes. Cette situation s’aggrave lorsqu’il s’agit d’un gestionnaire de résidences pour seniors, comme c’est le cas pour Réside Etudes Seniors (RES). Responsable de 72 résidences pour seniors sous les marques Les Girandières et Palazzo, accueillant environ 5 000 locataires âgés, la question cruciale qui se pose est l’avenir de ces résidents.

Une audience auprès du tribunal de commerce de Paris a eu lieu le 7 octobre pour envisager une éventuelle liquidation de RES, qui emploie 1300 personnes. L’entreprise, qui n’était pas en défaut de paiement, avait été placée en redressement judiciaire en juin 2023, suite à une mise en protection en décembre 2023. Les administrateurs judiciaires voudraient maintenant conduire l’activité vers une liquidation, estimant que le redressement est désormais impossible. Leurs appels n’ont toutefois pas reçu de réponse de notre part.

Cette vision judiciaire est cependant remise en question par le Groupe Réside Etudes qui gère cette activité. En outre, il est aussi le leader des résidences étudiantes en France (Les Estudines, Stud’City) et expert en appart-hôtels (Residhome). Selon Laurent Cotret, avocat partenaire chez August Debouzy et conseiller du groupe immobilier, la demande de liquidation est jugée précipitée et inappropriée, et le groupe prévoit de le prouver devant le tribunal.

Les familles des résidents manifestent également leur inquiétude et leur mécontentement envers cette situation préoccupante.

Il règne une atmosphère d’inquiétude grandissante, qui s’étend des bureaux de Neuilly-sur-Seine aux appartements résidentiels, de Rouen à Marseille, y compris sur les plateformes de réseaux sociaux où les rumeurs alarmantes se multiplient. Jean-Paul Vaysset, le dirigeant d’un établissement La Girandière près d’Orléans et membre du comité social et économique, exprime le stress subi suite à la pression croissante des familles et du personnel. En cas de faillite, on estime à 600 à 800 le nombre de personnes qui pourraient être licenciées.

La procédure de liquidation, qui gagne de plus en plus de terrain, provoque chaque jour de nouveaux abandons. La vente des sites en cours de création a été suspendue. Dans le centre-ville de Plérin, 15 locataires devaient emménager dans une nouvelle résidence le 1er octobre – ils viennent d’apprendre que celle-ci n’ouvrira pas ses portes. M. Vaysset interpelle le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) pour signaler la situation. « Nous accueillons des personnes en perte d’autonomie », rappelle-t-il.

Enfin, une autre préoccupation concerne les 5 000 investisseurs qui ont acquis des appartements dans les résidences La Girandière ou Palazzo, nombre d’entre eux voyant la valeur de leur investissement chuter. L’accès à la suite de l’article est réservé aux abonnés.